Friday, September 30, 2005

Encore une question d'origine

Ca ne passe décidément pas auprès des médias. Le dressage est très efficace. En août c'était les martiniquais et maintenant c'est les corses. Concernant le détournement du ferry de la SNCM par des syndicalistes, sur France Inter, le matin, il y a quelques jours, je ne sais plus quel journaliste (de toute façons ils sont interchangeables) nous présentait ce que pourrait être la suite de cette affaire et notamment il évoquait les charges qui pourraient être retenues contre les syndicalistes : "détournement de bateau" qui pourraient leur valoir 20 ans, ou alors "occupation de lieux publics", ce qui serait nettement moins grave. Mais comme toujours, il faut prendre l'avis des "experts". Ah que ferions-nous sans ces experts ! Et le journaliste de répéter que des experts pensent que vu que les auteurs du détournement étaient des syndicaliste, d'un syndicat corse et que de surcroit ( c'est le mot du journaliste ) les syndicalistes sont corses, cela pourrait changer la donne. Et bien là aussi, je suis resté baba : au sein de la République une et indivisible (tiens ça tombe bien car il est question de continuité territoriale dans ce conflit), il y aurait donc une législation spéciale pour les corses. Pour un même délit, un français non-corse serait jugé selon des lois différentes d'un français corse ( les corses sont toujours français, non ?). Si c'est le cas, j'aimerai bien qu'on me le dise.
Après ça si quelqu'un vient me dire que les journalistes (certains bien sûr) n'ont pas de préjugés envers les arabes, les musulmans, les africains, les noirs, les filles voilées, les sans-papiers, etc ...je lui fous mon poing dans la figure. Ces journalistes ont déjà des préjugés envers une partie de leurs propres concitoyens.

Tuesday, September 27, 2005

Plan Médias

Ce matin au réveil, toutes les radios débutaitent leurs infos avec les déclarations de Nicolas Sarkozy sur niveau de la menace terroriste en France. Toutes les radios, même les locales répétaient la même phrase. J'ai trouvé inoui cette discipline à "appliquer" le plan médias de Sarkozy, et cette promptitude à toujours répondre présent. Sans se poser aucune question. J'ai zappé toutes les infos cela va sans dire. Comment peut-on relayer ainsi cette stratégie de la peur sans se poser aucune question et se prétendre journaliste ayant son indépendance.
Et tout à l'heure sur France Inter au journale de 18H, j'apprends que le Parti Socialiste a demandé des explications sur une "bizarrerie" de l'intervention de Sarkozy sur France 3 lundi soir. Il parait que l'emission a été enregistrée 5 jours auparavant et dans cette émission Sarkozy parle du coup de filet anti-islamiste qui a eu lieu dans la nuit de dimanche à lundi. C'est orwellien !!
La Croix à 14h46 :
"Le Parti socialiste a "solennellement" demandé mardi au ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy "de s'expliquer" après ses déclarations télévisées sur une opération antiterroriste, enregistrées le 21 septembre, puis diffusées lundi 26 par France 3.
Dans un communiqué, le PS "demande solennellement au ministre de l'Intérieur de s'expliquer dans les plus brefs délais sur les conditions dans lesquelles il a été amené à s'exprimer par anticipation, lors de l'enregistrement d'une émission de télévision, sur une opération de lutte contre le terrorisme conduite par les services de renseignements en cours de préparation".
Le PS faisait référence à l'émission "Pièces à conviction" au cours de laquelle M. Sarkozy a déclaré: "à la minute où je vous parle, des arrestations ont eu lieu, ce sont des arrestations préventives, mais ceux qu'on est allé chercher savent pourquoi on est allé les chercher".
Ces propos ont déclenché un début de polémique, plusieurs médias les rapprochant d'une série d'arrestations intervenues lundi matin, soit cinq jours après l'enregistrement de l'émission.
Une cellule islamiste a été démantelée lundi matin en France par la police, qui la soupçonne d'avoir envisagé d'y perpétrer des attaques terroristes. Neuf personnes ont été arrêtées à Trappes (Yvelines) et Evreux (Eure)."


On a atteint les limites de la connivence.

Friday, September 16, 2005

Politique US : de plus en plus tiers-monde.

Quand je disais dans le post précédent que la vie politique aux Etats-Unis c'était aussi du tiers-monde*, je ne pensais pas être confirmé aussi rapidement par l'ahuri planétaire. Devinez qui est chargé des efforts de reconstruction dans la Nouvelle Orleans ? Karl Rove, le spin doctor de Bush, qui a du démissioner récement à cause du gros scandale de l'affaire Plame.
Arianna Huffington pointe avec justesse comment cette information a été noyée dans le New York Times : "I love how the news that Karl Rove has been placed in charge of the reconstruction effort was buried in the ninth paragraph of a twelve paragraph New York Times story on Bush’s big speech."
J'avais cru comprendre que les médias US claironnaient qu'ils avaient retrouvé leur virginité et qu'on ne les reprendrait pas à dissumuler des informations qui gêneraient les authorités. Enfin, à vrai dire je n'y ai pas cru, mais je pense que Christine Ockrent si.

*Précision : Si je dis ça, cela ne veut absolument pas dire que la vie politique US avant Bush était un modèle à imiter. Bien au contraire, c'est le parfait exemple de ce qu'il faut éviter en matière de démocratie ( même là, j'ai des doutes quand à qualifier les Etats-Unis comme étant un pays démocratique).

Wednesday, September 14, 2005

So Mr. Bush. Is The World Safer Now or Not ?

New-York Times : (...) President Bush said on Tuesday that he bore responsibility for any failures of the federal government in its response to Hurricane Katrina and suggested that he was unsure whether the country was adequately prepared for another catastrophic storm or terrorist attack. (...)
Bush endosse la responsabilité de la très mauvaise gestion de l'après cyclone Katrina, et déclare qu'il n'est pas sûr si les Etats Unis étaient bien préparés pour faire face à une autre catastrophe naturelle ou à une attaque terroriste.
Il faut peut être rappeller la litanie que toute l'équipe des néocons de la Maison Blanche répète depuis un moment.
Bush : "U.S. is safer, 'world is changing for the better" -
USA Today, Janvier 2004
Bush : "Generations will know if we seized this moment and used it to build a future of safety and peace. The freedom of many, and the future security of our nation, now depend on us" -
Washington Post, Septembre 2004.
Rumsfeld : "The world is a safer place today" -
Die Zeit, Février 2004.
Rice : "U.S., world clearly are safer " -
USA Today, Juillet 2004.
Cheney : "America is safer, and the world is more secure, because Iraq and Afghanistan are now partners in the struggle against terror, instead of sanctuaries for terrorist networks." -
Washington Post, Juillet 2004.
Ils commencent vraiment à faire pitié ces américains. A cause de Bush, l'image de leur pays à l'étranger est catastrophique. Avec le
Patriot Act, leurs libertés fondamentales sont largement réduites. Avec la politique fiscale et économique de Bush, ils vivent carrément au dessus de leurs moyens. Ils sont devenus de plus en plus dépendants de l'afflux d'argent de l'extérieur. Le démantèlement de ce qui reste de leur sécurité sociale va achever le processus de précarisation totale de leur société. Ils ont un gouvernement qui érigé le clientélisme et la recherche du profit personnel au rang de priorité absolue. Et voilà que l'idiot planétaire vient leur dire tout bonnement qu'il n'est pas sûr si tout çela ait servi à quelque chose et que leur sécurité n'est pas garantie. A la suite du cyclone Katrina, on vient de constater qu'une large partie des Etats-Unis était en fait comme un pays du tiers-monde du point de vue social et économique. Enfin, c'est surtout les état-uniens eux-mêmes qui viennent de découvrir ce que beaucoup dans le reste du monde savaient déjà. Mais surtout avec l'incurie et l'incompétence politique et administrative de l'équipe de Bush, on se rend compte aussi que ce pays est aussi du niveau tiers-monde en matière de politique. Pour se faire élire, il faut avoir un discours primaire ("le Bien contre le Mal" - "avec nous ou contre nous"), il faut jouer sur la peur (faire renoncer aux libertés pour la sécurité), et enfin le ba-ba de la politique dans le tiers-monde ; faire profiter ses amis en espèces sonnantes et trébuchantes. C'est les signes de la fin de l'Empire.

Saturday, September 10, 2005

Précarité, Chapitre I : Bien apprendre sa leçon

Juste avant les élections américaines en novembre dernier, France Culture avait envoyé Marjane Satrapi aux USA et il en est sorti une série de reportages radio, qui ont été diffusés à l'époque. Dans l'un d'eux, Marjane Satrapi évoquait un discussion avec un chauffeur de taxi à New York. Il était pour Bush et carrément pour la baisse des impôts sur les grosses fortunes. Etonnée, Satrapi lui fait remarquer qu'il fait partie d'une classe en dessous même de la classe moyenne en tant que chauffeur de taxi et que cette baisse ne le concernait en rien. La réponse du chauffeur de taxi fût sans hésitation (je paraphrase bien sûr ) : "Je sais, mais le jour ou je deviendrai riche, je voudrais pas que les impôts me prennent mon argent". Voilà des pauvres citoyens qui ont très bien intégré le discours ultra-libéral. Et ne croyez pas que cela vient tout seul. C'est le résultat de la plus insidieuse des propagandes.
Je parle de ça, parce que je viens de lire ça chez Body and Soul :
(...) I am stunned by an interview I conducted with New Orleans Detective Lawrence Dupree. He told me they were trying to rescue people with a helicopter and the people were so poor they were afraid it would cost too much to get a ride and they had no money for a "ticket." Dupree was shaken telling us the story. He just couldn't believe these people were afraid they'd be charged for a rescue. (...)
[Des sinistrés dans la Nouvelle Orléans avaient peur de monter dans les hélicopters des secours car ils avaient peur que cela ne leur coûte trop chèr et qu'ils n'avaient pas d'argent pour payer le "billet". Le sauveteur ne pouvait pas croire que des gens avaient peur d'être obligés de payer pour être secourus.]
C'est ça réenchanter le monde. Ca fout les boules.
Elle va aimer ça, elle.

Baisse des salaires en Louisiane


Le cynisme ultra-libéral des néocons atteint des sommets. On se demande comment les américains ont pu élir un homme comme Bush une seconde fois. Il vient de signer un décret autorisant les entreprises ayant des contrats de recontruction fédéraux à embaucher les ouvriers à des salaires plus bas que le salaire minimum. Donc, le pauvre quidam qui a tout perdu à cause de l'ouragan si jamais il trouve du travail, ça sera pour un salaire plus bas qu'il ne pouvait l'être avant la catastrophe. C'est le paradis dont rêve le Medef ça.

Friday, September 09, 2005

Colin Powell a des regrets

Colin Powell a des regrets concernant la guerre en Irak, et ça nous fait, enfin surtout aux irakiens, une belle jambe. Remarquez des milliers d'irakiens ne peuvent pas le dire ainsi vu qu'ils n'ont plus de jambes. Les bombes sont passées par là. Donc Powell a déclaré dans une interview à la chaîne ABC qu'il regrettait d'avoir prononcé le fameux discours du 14 février 2003 devant le Conseil de Sécurité et il dit aussi qu'il n'a jamais vu aucune preuve qui pourrait suggérer un lien entre l'Irak et les attentats du 11 septembre :
(...) Former US secretary of state Colin Powell says his United Nations speech making the case for the US-led war on Iraq was "a blot" on his record.
Mr Powell has also said that he had "never seen evidence to suggest" a connection between the September 11, 2001 terror attacks in the United States and the Saddam regime. (...)

Mais si Colin Powell regrette tout ça, c'est parce qu'il considère cet épisode comme une tache dans son parcours, tache qui va le poursuivre tout au long de sa vie : (...) I'm the one who presented it on behalf of the United States to the world, and (it) will always be a part of my record. It was painful. It's painful now.(...)
Maintenant 100 000 civils morts à cause de la couardise de Powell. Un pays déchiré, pillé, menacé de partition à cause de la lâcheté de Powell. Et voilà que le sieur vient nous faire sa petite crise de psy en direct. Même pas l'ombre d'une once de regrets pour tous les enfants tués par les bombes à fragmentation, ni pour les civils pillonés dans les hôpitaux de Fallouja. Rien, ils ne valent rien. On doit seulement être triste pour le CV de Colin Powell. Si ça se trouve, il ne pourra même pas bénéficier du contrat nouvelle embauche, vu qu'aux USA tout est déreglementé.
Je vais mettre un lien sur mon blog pour récolter des dons. Soyez généreux , aidez un noir américain dans le besoin.
Et vive la démocratie. !!

Thursday, September 08, 2005

Alger, la corsaire

Voici Alger et sa légende. Ses racines étranges et tenaces s'emmêlent dans l'imaginaire. C'est comme un corps mystérieux et inexploré que la main experte d'un amoureux dévoilerait peu à peu. Pour l'oeil non averti, la ville est tout simplement posée comme une vieille selle de cavalier sur le dos noueux et tordu des monts de kabylie. Le port, rempli de vaisseaux venus des quatre coins du monde, résonne de mille langues étrangères, dans un halètement et un bruissement ininterrompu d'hommes et de vagues. Une ville qui se nourrit de sang et d'eau salée, en équilibre précaire entre une ascension vertigineuse et la ruine la plus totale. Une humanité qui se présente sous sa forme la plus crue, la plus désespérée, si bien que l'on ne peut s'empêcher d'être partagé entre le ravissement et la nausée. Il est certain que ce port a la plus étrange réputation du monde, et il ne fait pas bon s'y aventurer à la légère. C'est là que rôdent les légendes de Barberousse et d'Euldj Ali. C'est là, entre le lever et le coucher du soleil, qu'un homme peut devenir roi, faire fortune, ou, si le sort en a décidé autrement, perdre tout ce qu'il possède, y compris sa vie. On peut trouver absolument tout ce que l'on veut dans les entrailles tortueuses de la casbah où beaucoup se sont bel et bien égarés. Une ville où les corsaires et les flibustiers, les marchands et les négriers se sont mis à l'abri pour se faire une place au soleil. Ce n'était plus l'époque des grands empires et des grands rois, mais plutôt celle des petits tyrans, des intermédiaires voraces et des bureaucrates pleins de suffisance. Le Dey devait allégeance à Istanbul, mais il le faisait du bout des lèvres, car les dômes bleus et le divan étaient derrière l'horizon. Tout comme la casbah marquait la séparation entre les dirgeants et le peuple d'Alger, la puissance Méditerranée servait de frontière entre le sultan et les avant-postes de son empire sur les rivages d'Afrique du Nord.
Djamel Mahjoub, Le téléscope de Rachid, Babel.

Texte posté en pensant à une personne qui aime beaucoup Alger.

Bande son : Bâaziz - Café de l'indépendance.

Wednesday, September 07, 2005

Le Lay en défenseur de la culture

Patrick le Lay, PDG de TF1 et vendeur de "temps de cerveau disponible à Coca-Cola", accuse la France de "génocide culturel de la langue bretonne". Je ne suis pas un familier des problèmes culturels bretons, mais je reconnais qu'en matière de génocide culturel, Patrick le Lay et TF1 sont imbattables. Un génocide tous les soirs à l'échelle du territoire français et même au delà si on prend en compte les pays francophones qui captent TF1. On a pas fini de mesurer les dégats de l'appauvrissemnt symbolique et de la misère culturelle diffusée par la chaîne de monsieur Le Lay.

La circonscision réduirait le risque d'infection par le virus du sida

(...) un essai clinique franco-sud-africain,[], démontre que la circoncision de l'homme adulte permettrait une protection importante mais partielle (à 65%) contre l'infection par le virus du sida. Baptisée "ANRS 1265", l'étude promue par l'Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites (ANRS) a comparé le taux d'infection par le VIH chez des hommes jusque là séronégatifs, répartis de manière aléatoire dans deux groupes, l'un où la circoncision était pratiquée à cette occasion et l'autre d'hommes non circoncis. Tout en manifestant un grand intérêt pour ces travaux l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Onusida attendent les résultats d'essais similaires avant d'envisager de recommander la circoncision comme moyen de réduire le risque d'infection par le VIH.(...) Lire l'article du Monde.

Liste noire des compagnies aériennes

Selon Libération, les pays européens seraient prêts à établir une liste noire commune des compagnies aériennes. Dans tout ce débat sur la sécurité aérienne dû aux récents accidents à répétition, il me semble pas avoir entendu parler des raisons de fond ( ou du moins une partie de ces raisons ) qui font que c'est devenu aussi dangereux de prendre un avion. J'en ai pas entendu parler ou alors cela m'a échappé. Il faut en effet se rappeller que le transport aérien à été déreglementé pour le rendre plus libéral au début des années 80, et Ronald Reagan en a été un des principaux artisans lors de son bras de fer avec les aiguilleurs du ciel à l'issue duquel 11 000 aiguilleurs du ciel ont été licencié par le président américain.

La cause de tous ces maux ( Source : Lex.Aero.com )
Quelle est l’origine de toutes ces créations et disparitions d’entreprises qui pénalisent essentiellement les passagers et les personnels, alors que certains financiers - dont je m’abstiendrai de donner un qualificatif - continuent à être les maîtres du jeu ? La réponse a déjà été donnée à plusieurs occasions. Il s’agit de la "deregulation" de 1978 (c). Elle s’est appuyée sur des postulats selon lesquels :
1- "Le transport aérien étant devenu majeur, il devrait s'aligner sur les autres industries". Quelle erreur ! Etant donné la sensibilité bien connue de l’industrie à de très nombreuses variables exogènes (conditions météorologiques, grèves, conflits, récessions économiques, catastrophes naturelles, épidémies,...), il est permis de se demander comment cette idée à pu naître et être acceptée ? En effet, le transport aérien est un système fragile et vulnérable hors des périodes de croissance soutenue. Il ne peut être assimilé aux autres industries pour de nombreuses raisons déjà, longuement, développées. Même en période de croissance, ses marges bénéficiaires sont faibles eu égard aux capitaux investis.
2- "Il fallait supprimer les barrières à l'entrée, ceci, afin de favoriser l'émergence de nouveaux "entrants" pour stimuler la concurrence ce qui conduirait, par le baisse des tarifs, à un avantage certain pour les passagers du transport aérien". J’ai démontré, depuis des années, que la validité de ces principes n’avait pas été confirmés par les faits.
Des dizaines de compagnies ont disparu ou ont été absorbées par les "Majors" qui sont devenues des méga-compagnies, en position de quasi-monopole. Quant aux barrières à l’entrée, elles devinrent infranchissables par les "nouveaux entrants" (d). Si la baisse des tarifs a effectivement été la première manifestation de la "déregulation", une fois la restructuration accomplie, les tarifs allaient cesser de diminuer pour, dès 1988, reprendre une croissance vers la hausse.
Mais la brèche était ouverte, laissant place, dans ce nouvel espace aérien d’ultra-libéralisme, à de très nombreuses initiatives, dont l’objectif n’était plus de transporter des passagers en sécurité, mais de faire des profits à très court terme. En effet, créer une compagnie ne pose plus de difficulté, tout pouvant être acquis en leasing - des équipements de bureaux, aux avions - quant à l’entretien, il est facile de le sous-traiter. Dès les premiers obstacles, il suffit de procéder à de drastiques réductions du personnel, puis, si la dégradation est irréversible, de mettre les clés sous la porte, après avoir lésé des milliers de passagers, tant sur la qualité du produit que sur la sécurité.

Sexualité et pédophilie

Lu chez Houhou : "Tout ce qui a trait à la sexualité ne me choque plus depuis longtemps, sauf la pédophilie".
Douze commentaires et personne n'a relevé que la pédophilie ne fait pas partie de la sexualité. La pédophilie, c'est une agression, un abus, une perversion, une maladie et pas du tout une forme de sexualité ou un aspect de la sexualité. Mince alors !! A-t-on vu quelqu'un parler du viol comme étant une chose qui a trait à la sexualité ?

Tuesday, September 06, 2005

La précarité : un nouveau principe d'humanité

(...) Vous ne pouvez pas avoir un emploi correctement rémunéré, exercé dans des conditions qui ménagent votre santé physique et psychique, avec suffisamment de stabilité, d’avantages matériels et de temps libre pour que le jeu en vaille la chandelle? Vous aurez des emplois éreintants, qui détruiront votre corps et lamineront votre esprit, morcelleront et envahiront votre temps, vous interdiront tout projet d’avenir, et vous devrez parfois en cumuler plusieurs pour grappiller une petite aumône vous permettant de survivre, à défaut de vivre – vivre? Et puis quoi, encore?... (...) Mona Chollet.
L'université d'été 2005 du Medef s'est déroulé sous le slogan de "Réenchanter le monde". C'est fou comme ça a des accents des grandes messes en l'honneur du travail socialiste dans les ex-pays communistes : (...) Récemment, j'étais invité dans une école de commerce à Nantes. C'est vraiment un de ces lieux ultra modernes où l'on a l'impression de se retrouver dans un temple du libéralisme. Face à un amphi plein, j'ai déclaré de but en blanc que le libéralisme, aujourd'hui, a emprunté au communisme presque tous ses défauts. Surprise des étudiants. J'ai dix arguments à l'appui de cette thèse, voulez-vous que j'en développe quelques-uns ? Et je me suis lancé : on vous apprend que le plus important c'est l'économie, et que le reste est secondaire. Le marxisme disait la même chose, on sait sur quoi ça a débouché. On vous dit aussi que si une économie ne marche pas bien, c'est que le système n'est pas assez libéral, qu'il faut déréguler, flexibiliser. Dans les pays communistes, ça ne marchait pas non plus, parce qu'on n'était pas encore assez communiste, pas assez collectivisé. La promesse d'un marché parfait parce que dérégulé, débarrassé de toute rigidité, ressemble aux lendemains qui chantent et à l'avenir radieux promis par le communisme. (...) Jean-Claude Guillebaud.
Lors de cette université d'été, Laurence Parisot, nouvelle présidente du Medef a notamment déclaré que "la précarité était une loi de la condition humaine" et que "le mot précarité est un mot à la mode qui a pour objectif de nous empêcher de réfléchir". Empêcher de réfléchir à quoi ? Au fait que les hommes ont le droit de mettre l'homme avant l'entreprise ? Au fait que l'homme est le seul animal qui n'accepte pas sa condition ( de précaire ) et qui travaille à faire disparaître cette incertitude ? Au fait que les hommes ( même en acceptant le postulat de Laurence Parisot ) ont le droit de vouloir se solidariser pour justement éliminer cette précarité ? Au fait que l'homme soit le seul être vivant qui a le pouvoir de réflechir et d'agir sur son avenir et par conséquent de le choisiret le vouloir non précaire ? Déjà en 2002, Antoine Seillère avait déclaré que l'entreprise était la cellule de base de la société. Le Medef et les dogmatiques du libéralisme sont en train de réinventer tous les concepts de la sociologie et de la philosophie.
En tous cas, la loi de la condition humaine qu'est la précarité, 250 000 habitants de Nouvelle Orléans auraient bien aimé la démentir. Des études ont été faites sur les conséquences d'un ouragan de la puissance de Katrina sur la capitale de la Louisiane. Il était prévisible qu'au moins 250 000 habitants de la ville ne pourraient pas évacuer leurs maisons pour la simple raison qu'ils n'en auraient pas les moyens. Pas assez de moyens et d'argent pour acheter une voiture et quitter la ville. Tout ça à cause de cette sacré loi de la condition humaine qu'est la précarité.
Etre précaire ou ne pas être, telle est la question.
Etre précaire, c'est crier après vos enfants parce qu'ils veulent acheter tous les gadgets qu'ils voient à la télé
Etre précaire, c'est trouver un travail et le refuser parce que vous n'avez pas de crêche pour votre enfant ou que vous n'avez pas les moyens de payer une nounou.
Etre précaire, c'est espérer que votre mal de dents disparaisse....
La suite ( en anglais )

Bande son : Armagideon Time ( The Clash ) : A lot of people won't get no supper tonight

Lecteurs

Il parait qu'il y a quelques jours c'était le Blog Day. Chaque bloggeur était appellé à citer 5 blogs qu'il aime pour les faire connaître. Cela me donne la désagréable sensation que ça ressemble à la Journée de la femme. Une journée par an à nous gargariser des droits de la femme et 364 jours ou la femme subit plein d'injustices, à commencer par être payée 25% de moins qu'un homme et de rester éloignée des postes de responsabilité et de décision. Mais il faut croire que plus c'est conformiste, plus ça marche. Moi naïf, je croyais que le principe d'un blog était justement le lien, vers d'autres blogs justement.
Sinon, j'ai remarqué que j'ai "récupéré" presque tous mes anciens lecteurs, sauf peut-être un ( ou une ) . Le lecteur ( ou la lectrice ) que je crois avoir perdu est une personne qui se connectait d'une ville du nord de l'Italie. J'en parle parce que j'ai toujours eu l'intuition de connaitre cette personnne et que je regrette un peu de n'avoir par demandé. :-) .

Saturday, September 03, 2005

Opportunisme socialiste

Je commente rarement la vie politique française puisque je n'y prend pas part. Je ne suis pas français. Ce qui m'intéresse le plus c'est de voir comment les idées et les principes sont malmenés, manipulés, torturés pour justifier toutes les comprimissions possibles.
Ces derniers temps, il était beaucoup question du PS et des luttes en son sein. Michel Rocard dans une interview au Nouvel Observateur a qualifié Laurent Fabius de "profondément opportuniste", bien sûr à cause du "non" de Fabius à la Constitution européènne. Rocard a aussi dit que le PS devait se proclamer clairement et sans détour comme parti social-démocrate, et que François Hollande pouvait très bien mener un tel parti vers les élections présidentielles de 2007.
J'aime bien écouter ce que dit Michel Rocard, souvent il y a matière à engager quelques réflexions, mais là il use de la plus pure langue de bois. Je ne sais pas si Fabius a dit "non" au TCE par opportunisme, mais ce que Hollande a dit est par contre un modèle d'opportunisme. François Hollande, à la tête du PS, pendant toute la campagne du référendum n'a cessé de proclamer les immenses vertues et avantages du TCE et de promettre des lendemains qui chantent, comme il n'a cessé de mettre en garde contre la catastrophe terrible qui affecterait l'Europe si le Constitution était rejettée, donc ce François Hollande même a déclaré le vendredi 27 mai ( deux jours avant le vote ) : "si Chirac avait mis en jeu son mandat, le PS aurait naturellement appelé à voter NON, comme pour De Gaulle en 69 "...
J'ai du mal à croire que Michel Rocard ne soit pas au courant de cette déclaration, qui c'est vrai, n'a pas fait grand bruit dans les médias. Ou est le plus grand opportunisme ? Fabius ? Hollande ?

Thursday, September 01, 2005

Comment les médias biaisent le monde


Hier, journaux de France2 et journal de TF1 : - Katrina aux Usa, une centaine de morts, reportages de 15 minutes. - Panique dans une procession en Irak, près de 1000 morts, 2 minutes d'infos. Mais on est tellement habitués à tout ça. C'est tellement ancré dans les esprits qu'une vie "occidentale" vaut bien plus que la vie d'un africain ou d'un asiatique. Au sujet de Katrina justement aux Etats Unis, chez Boing Boing, une jolie petite trouvaille qui illustre les immenses préjugés véhiculés par les médias. Deux dépêches, une de AP et l'autre de l'AFP. Associated Press, la photo d'un noir avec un sac plein de nourritures. Légende : "Pillage à la Nouvelle Orélans". AFP, la photo d'un blanc avec un sac aussi. Légende : "Des sinistrés qui ont trouvé de la nourriture". Je plains ceux qui font toujours confiance aux médias.

Pour les photos çi-dessous, j'ai une idée de légendes.
- Celle de gauche : Blair et Bush, responsables de l'immense chaos irakien et de 100 000 morts irakiens .... La légende des médias serait : " Bush et Blair, démocrates et combattants de la liberté"
-Celle de droite : Ben Laden, chef d'AlQaeda, responsable de 10 000 morts....La légende des médias serait : " Ben Laden, terroriste de l'axe du mal, ennemi de la liberté et des valeurs occidentales".
Pour ma part je verrais bien Ben Laden entre Blair et Bush dans un box d'un
Tribunal International. Et je laisse le soin aux médias de trouver tous les subterfuges nécéssaires pour "blanchir" Blair et Bush.