Saturday, September 10, 2005

Précarité, Chapitre I : Bien apprendre sa leçon

Juste avant les élections américaines en novembre dernier, France Culture avait envoyé Marjane Satrapi aux USA et il en est sorti une série de reportages radio, qui ont été diffusés à l'époque. Dans l'un d'eux, Marjane Satrapi évoquait un discussion avec un chauffeur de taxi à New York. Il était pour Bush et carrément pour la baisse des impôts sur les grosses fortunes. Etonnée, Satrapi lui fait remarquer qu'il fait partie d'une classe en dessous même de la classe moyenne en tant que chauffeur de taxi et que cette baisse ne le concernait en rien. La réponse du chauffeur de taxi fût sans hésitation (je paraphrase bien sûr ) : "Je sais, mais le jour ou je deviendrai riche, je voudrais pas que les impôts me prennent mon argent". Voilà des pauvres citoyens qui ont très bien intégré le discours ultra-libéral. Et ne croyez pas que cela vient tout seul. C'est le résultat de la plus insidieuse des propagandes.
Je parle de ça, parce que je viens de lire ça chez Body and Soul :
(...) I am stunned by an interview I conducted with New Orleans Detective Lawrence Dupree. He told me they were trying to rescue people with a helicopter and the people were so poor they were afraid it would cost too much to get a ride and they had no money for a "ticket." Dupree was shaken telling us the story. He just couldn't believe these people were afraid they'd be charged for a rescue. (...)
[Des sinistrés dans la Nouvelle Orléans avaient peur de monter dans les hélicopters des secours car ils avaient peur que cela ne leur coûte trop chèr et qu'ils n'avaient pas d'argent pour payer le "billet". Le sauveteur ne pouvait pas croire que des gens avaient peur d'être obligés de payer pour être secourus.]
C'est ça réenchanter le monde. Ca fout les boules.
Elle va aimer ça, elle.