Y'a-t-il une vie après le libéralisme ? Interview de Jean-Claude Michéa
Excellente interview de Jean-Claude Michéa sur le Nouvel Observateur. P... qu'est-ce que ça change de la rénovation de la gauche, version Mehdi Ouraoui.
Extraits :
(...) Le problème, c'est qu'en décidant d'évacuer ainsi toute référence à des valeurs morales partagées on élimine aussi ce qu'Orwell appelait la common decency, c'est-à- dire ces vertus humaines élémentaires que sont, par exemple, la loyauté, l'honnêteté, la bienveillance ou la générosité.
Or ces vertus, qui s'enracinent depuis des millénaires dans ce que Mauss nommait la logique du don, ne sauraient être confondues avec les constructions métaphysiques des fanatiques du «Bien». (...)
(...) - Je dirais qu'il s'agit de construire progressivement un «contexte» politique, social et culturel qui favorise indirectement les dispositions à l'égalité, l'entraide et l'amitié plutôt qu'à l'égoïsme ou à la guerre de tous contre tous. Cela n'a rien d'utopique. Qu'est-ce qui favorise, dans nos sociétés libérales, les progrès de l'égoïsme ou du désir de «réussir» au détriment de ses semblables? C'est bien tout le contexte mis en place par la civilisation juridico-marchande, à travers son urbanisme, son organisation du travail, ses structures éducatives, sa propagande publicitaire ou son industrie de l'«information» et du divertissement. (...)
(...) C'est ce que j'essaie de dire! Une communauté humaine ne peut tenir au quotidien que si elle puise dans ce que Castoriadis appelait des «gisements culturels» étrangers à la logique libérale, comme par exemple un minimum de dispositions culturelles à la confiance, à la générosité, au sens du bien commun. Le problème, c'est que la société juridico-marchande ne peut se développer sans assécher progressivement ces gisements, de la même manière que la Croissance économique illimitée implique parallèlement la pollution et l'épuisement des ressources naturelles de la planète. (...)
Extraits :
(...) Le problème, c'est qu'en décidant d'évacuer ainsi toute référence à des valeurs morales partagées on élimine aussi ce qu'Orwell appelait la common decency, c'est-à- dire ces vertus humaines élémentaires que sont, par exemple, la loyauté, l'honnêteté, la bienveillance ou la générosité.
Or ces vertus, qui s'enracinent depuis des millénaires dans ce que Mauss nommait la logique du don, ne sauraient être confondues avec les constructions métaphysiques des fanatiques du «Bien». (...)
(...) - Je dirais qu'il s'agit de construire progressivement un «contexte» politique, social et culturel qui favorise indirectement les dispositions à l'égalité, l'entraide et l'amitié plutôt qu'à l'égoïsme ou à la guerre de tous contre tous. Cela n'a rien d'utopique. Qu'est-ce qui favorise, dans nos sociétés libérales, les progrès de l'égoïsme ou du désir de «réussir» au détriment de ses semblables? C'est bien tout le contexte mis en place par la civilisation juridico-marchande, à travers son urbanisme, son organisation du travail, ses structures éducatives, sa propagande publicitaire ou son industrie de l'«information» et du divertissement. (...)
(...) C'est ce que j'essaie de dire! Une communauté humaine ne peut tenir au quotidien que si elle puise dans ce que Castoriadis appelait des «gisements culturels» étrangers à la logique libérale, comme par exemple un minimum de dispositions culturelles à la confiance, à la générosité, au sens du bien commun. Le problème, c'est que la société juridico-marchande ne peut se développer sans assécher progressivement ces gisements, de la même manière que la Croissance économique illimitée implique parallèlement la pollution et l'épuisement des ressources naturelles de la planète. (...)
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