Thursday, March 29, 2007

L'hystérie comme politique

Quand on lit ces témoignages suite aux heurts survenus hier à la Gare du Nord, on ne comprend pas pourquoi les gens ne comprennent pas (en lisant les différentes réactions des lecteurs aux articles du Monde et Libération) que ça soit la politique de Sarkozy depuis 4 ans au ministère de l'intérieur qui est à mettre en cause.
Je ne sais combien de lois sécuritaires ont été votées. Cinq, six, sept, ... dix ? Pour quel résultat ? Le but était bien de faire peur, non ? Quadriller le paysage avec des lois tellement répressives que les délinquants y réfléchiraient à deux fois avant de se lancer. Les petits délinquants ou même simplement voyoux surtout. Vu ce qui est arrivé hier, il est évident que non seulement ce n'est pas le cas, mais qu'au moindre "incident", les "jeunes" n'hésitent pas à aller à la confrontation, et ils y vont. Le simple français (à l'identité nationale bien évidente) faisant confiance à Sarkozy irait tranquillement prendre son train en plein milieu de la Capitale tout rassuré par les lois mises en place pour le protéger et lui assurer une plus grande sécurité. Quelle desillusion ! Bien sûr, Sarkozy lui répondra (il a toujours une réponse à toute situation) que c'est justement pour ça qu'il faut voter pour lui. Il n'a pas eu assez de temps pour bien serrer les vis. Sauf qu'à trop vouloir serrer les vis, le filetage a foutu le camp. Et on a beau essayer de serrer, sans filetage, on tourne dans le vide. Les signes de ce "tournage" à vide sont de plus en plus évidents.

J'ai beaucoup de choses à redire sur Edwy Plenel , mais je dois reconnaitre qu'il décrit très bien le futur (le danger) sarkozien (probable).


Sans oublier de relire ce que Baudrillard écrivait en novembre 2005 après les émeutes des banlieues :

(...) La première conclusion ­ et ceci annule toutes les homélies et les discours actuels ­ c'est qu'une société elle-même en voie de désintégration n'a aucune chance de pouvoir intégrer ses immigrés, puisqu'ils sont à la fois le résultat et l'analyseur sauvage de cette désintégration. (...)
(...) La vérité inacceptable est là : c'est nous qui n'intégrons même plus nos propres valeurs et, du coup, faute de les assumer, il ne nous reste plus qu'à les refiler aux autres de gré ou de force. (...)
(...) Nous ne sommes plus en mesure de proposer quoi que ce soit en termes d'intégration ­ d'ailleurs, l'intégration à quoi ? ­, nous sommes le triste exemple d'une intégration «réussie», celle d'un mode de vie totalement banalisé, technique et confortable, sur lequel nous prenons bien soin de ne plus nous interroger. Donc, parler d'intégration au nom d'une définition introuvable de la France, c'est tout simplement pour les Français rêver désespérément de leur propre intégration. (...)
Nique ta mère