L'opposition politique en Algérie : elle peut le faire
On connait tous le sketch de Pierre Dac et Francis Blanche, Le sar Rabindranath Duval, Pierre Dac joue le devin et Francise Blanche son assistant. A un moment dans le skecth, voulu comme le moment le plus important, l'assistant demande au devin s'il peut dire le numéro de la carte d'identité d'un spectateur. Le devin se concentre et répond "oui, je peux le dire". L'assistant repose la question plus d'une fois et le devin répond "oui, je peux le dire", alors l'assistant crie : "Il peut le dire. Applaudissez mesdames et messieurs".
On peut regarder la séquence à partir de minute 5'.
Je mentionne ce sketch parce que c'est sur mode que fonctionne l'opposition algérienne avec souvent les applaudissement des médias.
Il y a quelques mois (début décembre 2006), Boudjera Soltani, président du MSP, parti politique religieux "modéré" (je mets entre guillemets car je n'aime pas le qualificatif de modéré) et membre de la coalition gouvernementale, a défrayé la chronique en déclarant lors d'une conférence de presse qu'il posédait des dossiers sur la corruption impliquant des personnalités très haut placées dans la hiérarchie de l'Etat : «Nous détenons des dossiers lourds impliquant des personnalités dans des affaires de corruption que nous sortirons au moment opportun ». Cette déclaration a provoqué un petit tremblement dans la classe politique en Algérie, poussant même le président Bouteflika à intervenir : «Toute personne ayant des dossiers ou des preuves se doit impérativement et promptement d'en saisir les services compétents de la justice sans autorisation préalable de qui que ce soit. C'est là un droit de chaque citoyen, de chaque responsable à tous les niveaux, en même temps qu'un devoir qui procède de la contribution volontaire à l'assainissement de la salubrité publique». Le ministre de la Justice est aussi monté au créneau :«Si des personnes ont des dossiers de corruption comme elles le prétendent, elles doivent les remettre à la justice. Dans le cas contraire, elles se rendront coupables de délits de non dénonciation ou d'outrage à corps constitués ». Soltani s'est tout de suite trouvé "coincé". Quelques jours plus tard, il revient sur ses déclarations : « Nous ne sommes pas là pour juger les gens. » « Notre lutte contre la corruption est d’ordre politique. Elle ne doit pas se transformer en une bataille juridique. Sinon nous risquons de la perdre ».
Voilà, depuis plus rien. Ou plus exactement depuis, le nom de Soltani et de son frère est revenu lors du procès Khalifa dont le verdict a été prononcé récemment. Alors a-t-il lancé cette petite bombe pour montrer que si jamais il tombe, il va entrapiner du monde avec lui ? Pourquoi les responsables jusqu'au plus haut somment de l'Etat sont-ils montés au créneau ? Y'a-t-il eu accord entre Soltani et les gens au pouvoir pour qu'il ne dise rien en échange de ne pas être inquiété dans l'affaire Khalifa ?
Toujours est-il qu'il a parlé trop fort pour aboutir à un grand flop. Il pouvait le faire, c'est déjà ça.
Quelques mois plus tard (en février) après les déclarations du leader du MSP , pendant le déoulement du procès Khalifa, c'était au tour du leader du RCD, Said Sadi de faire des déclarations similaires : « J’ai une liste où figurent une dizaine de hauts responsables concernés par l’affaire Khalifa. Mais je n’ai vu aucun de ces gens se présenter à la barre », précisant quue ladite liste est actuellement au niveau de « tous les ambassades et toutes les rédactions de journaux », et quelle contient les noms des responsables en question et même « les numéro de leurs cartes d’identité ». Selon Saïd Sadi : « Ce n’est pas comme ça qu’on fait. Si, réellement, le pouvoir voulait régler ce problème-là, on ne laisse pas une affaire pourrir pendant des années pour intervenir d’une manière aussi brutale et aussi opaque ».
Ca date du 3 février 2007. On est le 15 mais 2007, le procès Khalifa est clos, je voudrais donc poser une quetsion à Mr Sadi : Est-ce comme ça qu'on fait de la politique et qu'on s'oppose ? Et surtout, elle est où cette liste* ? Un des commentateurs du blog qui donne l'article sur Sadi dit : " On peut tout dire de Said Sadi sauf qu'il parle pour ne rien dire, contrairement à d'autres qui parlent de listes et qui font marche arriere. En tout cas Said Sadi fait montre d'une vraie maturité politique en se saisissant d'un dossier aussi brulant. Attendons la suite." En février, j'avais voulu lui répondre sur le coup qu'il allait attendre pour rien, mais je me suis dit aller attendons.
On a attendu et on a rien vu venir. Said Sadi a déclaré “nous n’avons jamais renoncé” dans une interview quelques jours plus tard. Oh que si Mr Sadi, vous avez bien renoncé, du moins renoncé à donner les noms figurant sur la liste. Preuve de maturité politique il a dit l'autre.
Deux exemples du "ils peuvent le faire" à la Pierre Dac et Francis Blanche, méthode de travail politique de l'opposition algérienne. Grand foutage de gueule d'opoosants auto-proclamés. Malheureusement, les algériens n'arrivent pas à se sortir du cercle vicieux de la manipulation et de la contre manipulation, du mensonge et du contre-mensonge alimenté par tous les "pouvoirs" et ceux qui ont la parole publique sur place : armée, gouvernement, partis politiques, médias. C'est leur raison d'être.
*Je n'ai rien vu passer dans les médias sur cette liste depuis.
On peut regarder la séquence à partir de minute 5'.
Je mentionne ce sketch parce que c'est sur mode que fonctionne l'opposition algérienne avec souvent les applaudissement des médias.
Il y a quelques mois (début décembre 2006), Boudjera Soltani, président du MSP, parti politique religieux "modéré" (je mets entre guillemets car je n'aime pas le qualificatif de modéré) et membre de la coalition gouvernementale, a défrayé la chronique en déclarant lors d'une conférence de presse qu'il posédait des dossiers sur la corruption impliquant des personnalités très haut placées dans la hiérarchie de l'Etat : «Nous détenons des dossiers lourds impliquant des personnalités dans des affaires de corruption que nous sortirons au moment opportun ». Cette déclaration a provoqué un petit tremblement dans la classe politique en Algérie, poussant même le président Bouteflika à intervenir : «Toute personne ayant des dossiers ou des preuves se doit impérativement et promptement d'en saisir les services compétents de la justice sans autorisation préalable de qui que ce soit. C'est là un droit de chaque citoyen, de chaque responsable à tous les niveaux, en même temps qu'un devoir qui procède de la contribution volontaire à l'assainissement de la salubrité publique». Le ministre de la Justice est aussi monté au créneau :«Si des personnes ont des dossiers de corruption comme elles le prétendent, elles doivent les remettre à la justice. Dans le cas contraire, elles se rendront coupables de délits de non dénonciation ou d'outrage à corps constitués ». Soltani s'est tout de suite trouvé "coincé". Quelques jours plus tard, il revient sur ses déclarations : « Nous ne sommes pas là pour juger les gens. » « Notre lutte contre la corruption est d’ordre politique. Elle ne doit pas se transformer en une bataille juridique. Sinon nous risquons de la perdre ».
Voilà, depuis plus rien. Ou plus exactement depuis, le nom de Soltani et de son frère est revenu lors du procès Khalifa dont le verdict a été prononcé récemment. Alors a-t-il lancé cette petite bombe pour montrer que si jamais il tombe, il va entrapiner du monde avec lui ? Pourquoi les responsables jusqu'au plus haut somment de l'Etat sont-ils montés au créneau ? Y'a-t-il eu accord entre Soltani et les gens au pouvoir pour qu'il ne dise rien en échange de ne pas être inquiété dans l'affaire Khalifa ?
Toujours est-il qu'il a parlé trop fort pour aboutir à un grand flop. Il pouvait le faire, c'est déjà ça.
Quelques mois plus tard (en février) après les déclarations du leader du MSP , pendant le déoulement du procès Khalifa, c'était au tour du leader du RCD, Said Sadi de faire des déclarations similaires : « J’ai une liste où figurent une dizaine de hauts responsables concernés par l’affaire Khalifa. Mais je n’ai vu aucun de ces gens se présenter à la barre », précisant quue ladite liste est actuellement au niveau de « tous les ambassades et toutes les rédactions de journaux », et quelle contient les noms des responsables en question et même « les numéro de leurs cartes d’identité ». Selon Saïd Sadi : « Ce n’est pas comme ça qu’on fait. Si, réellement, le pouvoir voulait régler ce problème-là, on ne laisse pas une affaire pourrir pendant des années pour intervenir d’une manière aussi brutale et aussi opaque ».
Ca date du 3 février 2007. On est le 15 mais 2007, le procès Khalifa est clos, je voudrais donc poser une quetsion à Mr Sadi : Est-ce comme ça qu'on fait de la politique et qu'on s'oppose ? Et surtout, elle est où cette liste* ? Un des commentateurs du blog qui donne l'article sur Sadi dit : " On peut tout dire de Said Sadi sauf qu'il parle pour ne rien dire, contrairement à d'autres qui parlent de listes et qui font marche arriere. En tout cas Said Sadi fait montre d'une vraie maturité politique en se saisissant d'un dossier aussi brulant. Attendons la suite." En février, j'avais voulu lui répondre sur le coup qu'il allait attendre pour rien, mais je me suis dit aller attendons.
On a attendu et on a rien vu venir. Said Sadi a déclaré “nous n’avons jamais renoncé”
Deux exemples du "ils peuvent le faire" à la Pierre Dac et Francis Blanche, méthode de travail politique de l'opposition algérienne. Grand foutage de gueule d'opoosants auto-proclamés. Malheureusement, les algériens n'arrivent pas à se sortir du cercle vicieux de la manipulation et de la contre manipulation, du mensonge et du contre-mensonge alimenté par tous les "pouvoirs" et ceux qui ont la parole publique sur place : armée, gouvernement, partis politiques, médias. C'est leur raison d'être.
*Je n'ai rien vu passer dans les médias sur cette liste depuis.
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