Saturday, May 05, 2007

Retour sur terre


Un petit reportage sur Tinariwen pour oublier la France de Sarkozy.

Tinariwen ont une superbe chanson sur Mano Dayak, une personnalité emblématique des touaregs. Mano Dayak a écrit un livre "Je suis né avec du sable dans les yeux", malheureusement épuisé. J'ai juste glané quelques extraits trouvés sur le net. Ils m'ont donné très envie de lire le livre. Introuvable dans la médiathèque de ma ville aussi.

"Il ne faut pas penser à ceux qui ont disparu. L'amour, c'est pendant la vie qu'il se donne. A la tombe, on ne peut apporter que des pierres et du gravier."

"Ne t'accroche pas à ce qui a été, à ce qui sera peut-être. Ce genre de questions t'empêche de vivre l'instant présent et, par là-même, de voir dans cet insecte un message du ciel."

"Tous les prétextes me sont bons pour me lier aux gens. Je connais le marchand de journaux de la rue de Rennes, la fleuriste au coin de la rue Pierre-Charron, le bougnat de la rue Saint-Louis-en-l'Ile, le clochard du quai de la Rapée. Ceux-là, oui acceptent d'échanger quelques mots à la hâte : "Fais pas chaud aujourd'hui", "Les temps sont durs, monsieur", "vous prendrez bien quelque chose?". Ce ne sont pas de grandes conversations, mais au moins on existe entre nous. Les autres, ceux qu'on croise dans les gares, dans les squares, sur les grands boulevards ou sur les Champs-Elysées, se dérobent, fuient toute discussion. Ils n'ont jamais le temps. Ils n'ont que du mépris et de l'indifférence. Ils ne savent pas que le véritable bonheur est de rencontrer une autre vie et de la serrer dans ses bras. Leur désert me fait peur. Il faut dire qu'ils n'ont pas de repères. Les étoiles brillent si rarement dans le ciel de Paris. Ils sont sourds et aveugles."

"Je pensais à nouveau qu'un homme ne peut s'épanouir dans une peau culturelle qui ne serait pas la sienne et qu'on chercherait à lui imposer. Que c'est de la différence que naissent la richesse et la force."