Ce que fût Gaza
(...) Quel talent ne faut-il pas pour vivre pendant 38 ans dans un parc florissant et de somptueuses villas, à 20 mètres de camps de réfugiés bondés, asphyxiés ! Quel talent aussi, pour faire tourner les systèmes d’arrosage sur les pelouses quand, en face, des dizaines de milliers d’autres personnes dépendent de la distribution d’eau potable par camions-citernes ! De savoir que vous méritez que votre gouvernement vous construise de somptueuses routes et néglige jusqu’à la destruction (avant Oslo, avant 1994) les infrastructures chez les Palestiniens. Quelle habileté ne faut-il pas pour sortir de votre serre bien entretenue et passer, l’esprit tranquille, par les dattiers chargés de fruits et vieux de 60 ans, qui sont transplantés pour vous, les routes qui sont barrées pour vous, les maisons détruites pour vous, les enfants bombardés depuis des hélicoptères et des chars et qui sont enterrés près de vous, pour la paix de vos enfants et la paix de vos privilèges. Pour environ un demi pourcent de la population de la Bande de Gaza, un demi pourcent juif, ont été complètement bouleversées, détruites, les vies des 99,5% restants. Voilà de quoi susciter l’admiration. Et ce qui étonne, c’est de voir comment la majorité des autres Israéliens, qui ne sont pas allés eux-mêmes coloniser la patrie, ont supporté cette réalité et n’ont pas exigé de leur gouvernement d’y mettre fin. Avant les Qassams.(...)
Les 99,5 % restants -Amira Hass - Ha’aretz
Les 99,5 % restants -Amira Hass - Ha’aretz
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