1er Novembre 1954 : La fin de l'Algérie Française a transformé la France

1962. Comment l'indépendance algérienne a transformé la France
Todd Shepard - Payot, 416 p. - 2007

Quatrième de couverture

La guerre d'Algérie nous parle de la France d'aujourd'hui, en particulier des questions d'identité et de citoyenneté, mais aussi celles des rapatriés, de l'immigration, de la mémoire et de la réconciliation. C'est ce que montre ce livre salué par les historiens et qui devrait donner à réfléchir. Todd Shepard y explique, entre autres, comment la Ve République, à ses débuts, s'est appuyée sur la guerre d'Algérie pour restreindre durablement les libertés individuelles ; et comment l'histoire de l'impérialisme et de l'anti-impérialisme français a été réécrite par l'administration, les politiciens et les journalistes pour présenter la décolonisation comme une « fatalité », un mouvement inévitable, au lieu de dire qu'elle marquait l'échec du projet originel d'intégration nationale dans les colonies.


Le Monde 17/10/08

(...) Dans un témoignage publié en 2007, l'historien américain Todd Shepard revenait sur son premier séjour en France, en 1985 (1). Le jeune homme, alors lycéen, passa quelques mois à Douai dans une famille où il fut confronté à un racisme qu'il n'avait "jamais rencontré auparavant à ce degré". Une famille qui se disait fière d'être "française à cent pour cent" et où l'on jurait que "les Nord-Africains étaient tous des voleurs et des menteurs"...
(...) Aujourd'hui, Todd Shepard en est convaincu : si des "préjugés rassurants" de ce type s'ancrent si facilement dans les consciences, c'est que le terreau socioculturel s'y prête volontiers. Ce qui l'a conduit à formuler une hypothèse : et si c'était la République elle-même qui avait encouragé le développement d'une "vision racialisée de l'ethnicité" ? (...)


Un long article sur le livre , sur le site "Les mots sont importants"

(...) Il met notamment en évidence l’incapacité des élites politiques et intellectuelles françaises à réfléchir à la période coloniale et l’occultation de la contradiction fondamentale entre les principes républicains et les 100 ans de domination brutale en Algérie. Cette occultation est au fondement de la manière dont la nationalité française va être redéfinie après l’Indépendance, et notamment l’exclusion raciale de ceux à qui la citoyenneté avait pourtant été enfin reconnue en 1958 : les Algériens (...)