Crise alimentaire mondiale : Fidel Castro et Paul Krugman, même voix
Deux articles, à un an d'intervalle. Le premier de Fidel Castro et le second de Paul Krugman. deux hommes que tout sépare, font la même analyse. Cependant, Fidel Castro a été plus visionnaire.
Je reprends les chapeaux de la présentation des articles dans ContreInfo.
Fidel Castro (Mai 2007) : "La conversion d’aliments en produits énergétiques est une monstruosité". Fidel Castro revient sur les projets de création de filières de biocarburants. Il affirme que la conversion des terres agricoles du sud pour fournir du carburant au nord conduirait à « viabiliser l’irrationalité d’une civilisation qui, pour soutenir la richesse et les privilèges de quelques-uns, attaque brutalement l’environnement et les conditions écologiques qui ont permis l’apparition de la vie sur la Terre. »
Paul Krugman (Avril 2008) : "Les terres consacrées aux cultures de biocarburants de synthèse ne sont plus disponibles pour les cultures vivrières, ce qui fait que les subventions aux biocarburants sont un facteur majeur dans la crise alimentaire. On pourrait décrire les choses de cette façon : les gens meurent de faim en Afrique afin que les hommes politiques américains puissent gagner des voix dans les Etats agricoles des USA."
Fidel Castro l’avait prédit, Paul Krugman le confirme : les biocarburants provoquent la famine.
Ceci dit, différentes études avaient aussi prédit la situation actuelle de la flambée des prix agricoles.
Le Center for Agricultural and Rural Developpement (CARD) de l'Université de l'Iowa à Ames a mené une étude sur l'effet de la conversion du Midwest à la production d'éthanol de grains de maïs. Une telle augmentation de la production aurait les conséquences suivantes :
- augmentation de 110 million d'acres (44 millions d'hectares, un peu moins que la surface de la France) des surfaces cultivées en maïs, au détriment du blé et du soja, et mise en culture des jachères du Conservation Reserve Program,
- augmentation du prix du maïs tiré par la demande d'éthanol. Actuellement de 3 dollars /boisseau, le prix monterait à 4,40 $/b (mais peut-être plus suivant le prix du pétrole),
- augmentation du prix du blé et du soja, dû à la réduction des surfaces consacrées à leur culture,
- augmentation du prix du lait et de la viande et des oeufs, conséquence de la hausse du coût de l'alimentation animale,- problème d'engorgement pour les transports routier, ferroviaire et fluvial (voir article suivant).
le marché de la faim
by inet
Un entretien avec Jean Ziegler sur le sujet sur I-Télé.
Ce matin dans France Culture, Alexandre Adler avec son ton paternaliste disait que seul le Nord pouvait nourrir le Sud. On imagine facilement par quel procédé : 1) imposer le libre marché (avec les effets dévastateurs que l'on sait sur les équilibres agricoles et alimentaires dans les pays pauvres) et 2) détruire ainsi toute tentative d'autosuffisance de la part des pays pauvres ; 3) puis venir avec les surplus de l'agriculture du Nord (engrangés à coup de milliards de subventions) se poser en sauveur du tiers monde affamé, 4) et finalement imposer la technologie OGM pour garantir les rendements (ceux, finaciers, de Mansonto surement). Heureusement que l'invité du jour sur France Culture, un universitaire lui a intimé un "non" (qui veut dire c'est faux) très vigoureux.
Je reprends les chapeaux de la présentation des articles dans ContreInfo.
Fidel Castro (Mai 2007) : "La conversion d’aliments en produits énergétiques est une monstruosité". Fidel Castro revient sur les projets de création de filières de biocarburants. Il affirme que la conversion des terres agricoles du sud pour fournir du carburant au nord conduirait à « viabiliser l’irrationalité d’une civilisation qui, pour soutenir la richesse et les privilèges de quelques-uns, attaque brutalement l’environnement et les conditions écologiques qui ont permis l’apparition de la vie sur la Terre. »
Paul Krugman (Avril 2008) : "Les terres consacrées aux cultures de biocarburants de synthèse ne sont plus disponibles pour les cultures vivrières, ce qui fait que les subventions aux biocarburants sont un facteur majeur dans la crise alimentaire. On pourrait décrire les choses de cette façon : les gens meurent de faim en Afrique afin que les hommes politiques américains puissent gagner des voix dans les Etats agricoles des USA."
Fidel Castro l’avait prédit, Paul Krugman le confirme : les biocarburants provoquent la famine.
Ceci dit, différentes études avaient aussi prédit la situation actuelle de la flambée des prix agricoles.
Le Center for Agricultural and Rural Developpement (CARD) de l'Université de l'Iowa à Ames a mené une étude sur l'effet de la conversion du Midwest à la production d'éthanol de grains de maïs. Une telle augmentation de la production aurait les conséquences suivantes :
- augmentation de 110 million d'acres (44 millions d'hectares, un peu moins que la surface de la France) des surfaces cultivées en maïs, au détriment du blé et du soja, et mise en culture des jachères du Conservation Reserve Program,
- augmentation du prix du maïs tiré par la demande d'éthanol. Actuellement de 3 dollars /boisseau, le prix monterait à 4,40 $/b (mais peut-être plus suivant le prix du pétrole),
- augmentation du prix du blé et du soja, dû à la réduction des surfaces consacrées à leur culture,
- augmentation du prix du lait et de la viande et des oeufs, conséquence de la hausse du coût de l'alimentation animale,- problème d'engorgement pour les transports routier, ferroviaire et fluvial (voir article suivant).
le marché de la faim
by inet
Un entretien avec Jean Ziegler sur le sujet sur I-Télé.
Ce matin dans France Culture, Alexandre Adler avec son ton paternaliste disait que seul le Nord pouvait nourrir le Sud. On imagine facilement par quel procédé : 1) imposer le libre marché (avec les effets dévastateurs que l'on sait sur les équilibres agricoles et alimentaires dans les pays pauvres) et 2) détruire ainsi toute tentative d'autosuffisance de la part des pays pauvres ; 3) puis venir avec les surplus de l'agriculture du Nord (engrangés à coup de milliards de subventions) se poser en sauveur du tiers monde affamé, 4) et finalement imposer la technologie OGM pour garantir les rendements (ceux, finaciers, de Mansonto surement). Heureusement que l'invité du jour sur France Culture, un universitaire lui a intimé un "non" (qui veut dire c'est faux) très vigoureux.
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