Le refus de l'Inde

Comme tout le monde le sait, l'Inde a refusé l'aide d'urgence des pays étrangers dans la catastrophe causée par le tsunami. Et cela n'a pas été du goût des pays donateurs ( essentiellement occidentaux ). Cette semaine dans deux émissions à la télé, il y a eu des invités asiatiques. Dans la première, "Arrêt sur images", était invité Vaiju NARAVANE, correspondante du quotidien The Hindu à Paris. Une femme qui m'a paru très compétente et très professionnelle ( je ne connais pas du tout ce journal The Hindu). Elle a raconté comment elle se faisait apostrophé par des gens qui ne supportaient pas que l'Inde ait refusé les aides, en lui disent : "Comment ? Vous refusez notre aide ?" [avec un ton voulant dire : vous, pays du tiers-monde, vous refusez ? ]. La journaliste a dénoncé ce comportement paternaliste post-colonial. La seconde émission, c'est "Mots croisés" sur France 2, ou étaient invités cette même journaliste et aussi un chercheur du CNRS d'origine indonésienne je crois ( je ne me souviens plus, car je regardais en zappant, Kouchner m'emmerdant beaucoup). Il y avait les gros poids lourds du débat politique télévisé et des stars : Kouchner, Allègre, Hulot, Rufin, Muselier. Du coup ces gens de là-bas, je n'ai pas l'impression qu'on donnait beaucoup d'importance à ce qu'ils disaient quand ils avaient la chance d'avoir la parole. Le gourou c'était Kouchner, distribuant les bons points par-çi, réprimandant par là et développant sa vision de la future reconstruction des régions dévastées. Sauf qu'il oublie qu'il ne s'agit pas de Vaison La Romaine. Je trouve essentiel qu'on invite des personnes qui sont originaires des pays dont on parle, encore faut-il qu'il ne soit pas là comme alibis de diversité et de pluralité. Par exemple, j'en ai ras-le bol d'Antoine Basbous et Antoine Sfeir invités partout quand il s'agit de parler de l'Irak ou du Moyen-Orient. Cela fait 3 ans qu'on se les coltine.
Bref, pour en revenir à l'Inde et au tsunami, l'Humanité publie un excellent papier, "Tsunami, la fièrté de l'Inde", de la philosophe Catherine Clément sur le sujet. [Via Le portail de copains]