Arrogance journalistique
Hier, j'ai zappé en rentrant chez moi, je suis tombé sur la fin de l'emission "C dans l'air" présentée par Yves Calvi sur France 5. L'émission était consacré à la dégradation de la situation en Côte d'Ivoire. Parmi les invités, il y avait un ivoirien, représentant du pouvoir en place d'après ce que j'ai compris par quelques critiques qu'il a dit contre la rébéllion. J'avoue que je ne connais pas tous les tenants et aboutissants de ce drame, mais une émission comme celle-là ça peut servir à donner des pistes pour chercher les infos. Au moment ou je regardais, c'était la réponse aux questions posées par les téléspectateurs par sms. Un des invités répondait et revenait sur la mort des neuf soldats français, et, l'invité ivoirien, visibliment un peu excédé qu'on insiste sur ça demande pourquoi est-ce qu'ils ( les autres invités et le journaliste ) ne parlent pas des blessés et peut-être morts dûs aux tirs de l'armée française contres des manifestants civils. Là, le journaliste Yves Calvi, lui saute dessus, en disant qu'il n'avait pas de preuves que l'armée française a tiré sur des civils, lui demande avec méchancété s'il y avait des morts. L'ivoirien essaye tant bien que mal de répondre en disant qu'il n'était pas sur qu'il y avait des morts, mais des blessés il en était sûr. Le journaliste n'en démord pas lui dit que ce n'est pas vrai, que les tirs de l'armée française étaient juste des tirs de sommation, qu'il ne pouvait pas le laisser dire des choses aussi graves, et que d'ailleurs tous les autres invités n'ont rien dit de tel, donc ça pouvait pas être vrai.
J'étais choqué par cette réaction très agressive, choqué par l'attitude aux antipodes du journalisme de ce "journaliste". On lui donne une info, et au lieu de demander plus de précisions, des détails, il la récuse, la balaie. Une info aussi grave, doit bien sûr être prise avec précautions, nécessite des vérifications, mais ne peut pas être évacuée comme ça d'un geste de la main. J'étais surtout choqué par le fait qu'Yves Calvi ait dit à son invité ivoirien que vu que les autres invités ( tous français ) n'avaient rien dit, n'étaient pas au courant, alors ça ne pouvait pas être vrai. C'est quoi cette mentalité de colonialiste ? Alors un bamboula ne peut pas être crédible, tout ce qu'il dit est douteux. Il faut que ce soit un blanc parisien, expert en relations africaines, qui le dise.
Quoiqu'il en soit, ce matin sur France Culture, un invité, blanc ( :-) ) cette fois-çi et chercheur, était invité, et devinez quoi ? Il parle de ces tirs de l'armée française contre des manifestants, et il parle de morts éventuels et de blessés. Il dit surtout que cet aspect de la crise est très peu médiatisé par la presse française. Il parle d'une sorte d'équilibre de la terreur entre les attaques ivoiriennes et les actions de l'armée française. Là, le journaliste de France Culture lui demande si vraiment on pouvait comparer. Ah bon, on peut pas comparer? Il y aurait donc une différence entre un civil tué par des milices ivoiriennes et un civil tué par les militaires français ? Le chercheur essayait d'expliquer, d'analyser la situation, de parler du moral des troupes françaises, et le journaliste essayait toujours de minimiser les responsabilités françaises éventuelles. Hé, monsieur le journaliste, ton métier c'est de chercher la vérité et non pas de couvrir les militaires. Car même si la situation en Côte d'Ivoire reste confuse, le rôle d'un journaliste est de ne négliger aucune information, de suivre toutes les pistes.
On peut écouter cette interview sur France Culture ( l'interview commence à la minute 22 ).
J'étais choqué par cette réaction très agressive, choqué par l'attitude aux antipodes du journalisme de ce "journaliste". On lui donne une info, et au lieu de demander plus de précisions, des détails, il la récuse, la balaie. Une info aussi grave, doit bien sûr être prise avec précautions, nécessite des vérifications, mais ne peut pas être évacuée comme ça d'un geste de la main. J'étais surtout choqué par le fait qu'Yves Calvi ait dit à son invité ivoirien que vu que les autres invités ( tous français ) n'avaient rien dit, n'étaient pas au courant, alors ça ne pouvait pas être vrai. C'est quoi cette mentalité de colonialiste ? Alors un bamboula ne peut pas être crédible, tout ce qu'il dit est douteux. Il faut que ce soit un blanc parisien, expert en relations africaines, qui le dise.
Quoiqu'il en soit, ce matin sur France Culture, un invité, blanc ( :-) ) cette fois-çi et chercheur, était invité, et devinez quoi ? Il parle de ces tirs de l'armée française contre des manifestants, et il parle de morts éventuels et de blessés. Il dit surtout que cet aspect de la crise est très peu médiatisé par la presse française. Il parle d'une sorte d'équilibre de la terreur entre les attaques ivoiriennes et les actions de l'armée française. Là, le journaliste de France Culture lui demande si vraiment on pouvait comparer. Ah bon, on peut pas comparer? Il y aurait donc une différence entre un civil tué par des milices ivoiriennes et un civil tué par les militaires français ? Le chercheur essayait d'expliquer, d'analyser la situation, de parler du moral des troupes françaises, et le journaliste essayait toujours de minimiser les responsabilités françaises éventuelles. Hé, monsieur le journaliste, ton métier c'est de chercher la vérité et non pas de couvrir les militaires. Car même si la situation en Côte d'Ivoire reste confuse, le rôle d'un journaliste est de ne négliger aucune information, de suivre toutes les pistes.
On peut écouter cette interview sur France Culture ( l'interview commence à la minute 22 ).
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