Tuesday, September 18, 2007

Fadéla Amara : Ministre, mais toujours archi nulle

Quelqu'un a dit (je ne sais plus qui - Google n'est pas précis) :"Il vaut mieux se taire et prendre le risque de passer pour un con plutôt que de l'ouvrir et de ne laisser aucun doute à ce sujet."Une citation que Fadéla Amara devrait méditer chaque matin que Dieu fait. Car elle parle toujours et justement à chaque fois qu'elle le fait, elle lève encore plus le doute sur ce qu'elle est...réellement. Ceci dit, on ne peut sûrement pas lui reprocher d'être incohérente.

La preuve ( via Fluctuact) :

Fadela Amara parle le djeun's. Bon, forcément comme elle a 43 ballets ça se voit un peu. « Je vous le dis très cash, maintenant il faut agir. Il est hors de question qu'on continue à se la raconter sur la question des banlieues...», lance t-elle la semaine dernière en conseil des ministres".
Première information donc : pour "arrêter de se la raconter", il convient de troquer le langage politique habituel - implicitement associé à la langue de bois - contre un langage un rien "caillerateu" (mais de 1996).
Moyennant quoi vous pouvez faire des constats très ordinaires, émettre des propositions génériques et floues, seule la forme de votre discours et accessoirement votre patronyme importent. Fadela a parait-il hésité à adopter un flow plus West-Coast pour son propos liminaire présentant son projet pour la ville et plus singulièrement la banlieue.
Et quel projet ! Il s'agit rien de moins que de désenclaver la banlieue - preuve qu'on se la raconte plus dans les hautes sphères de l'exécutif - et d'utiliser pour se faire tous les moyens. Qu'on nous autorise à notre tour quelque débordement langagier : Sa race ! Voilà un plan qui déboite !
Mais ce n'est pas tout. Outre l'enclavement qui sera résolu grâce aux transports ( trop fort je te jure) et la mixité urbaine ( 20 % de logement sociaux c'est un début non Fadela ?) l'éducation, la transmission des valeurs sont aussi en passe de sortir de la crise. Comment ? En consacrant "une journée à l'éducation au respect, comme nous avons une journée pour la fête de la musique", indique Fadela. Respect, ouais. Fadela je te proposerai bien carrément une fête de la musique respectueuse, un truc mortel tu vois. Bref...
Malheureusement, les audaces rhétoriques en terrain langagier mal connu réservent à l'occasion quelques perles. Ainsi Fadela résume son ambition par une formule : "tolérance zéro pour la glandouille", expression qui nous renseigne mieux sur la philosophie de ce beau programme. Elle a beau ensuite expliquer qu'il ne faut pas laisser les jeunes dans le désoeuvrement, n'importe quel collégien du 93 est capable de saisir la nuance entre le désoeuvrement et la glandouille, le dernier terme étant quand même plutôt synonyme de sympathique relâche, de farniente décomplexé (et en philo sarkozyenne plutôt répréhensible).
Exemple :

- Qu'est-ce tu branles aujourd'hui Easy ?
- Rien, j'ai envie de bouquiner, glandouiller peinard chez moi".
C'est quand même pas la même chose que :
-"Tu fais quoi Easy ?

- Pff, ma vie ressemble à une publicité pour de la bière,personne m'aime, je suis fatigué, apathique, désoeuvré tu vois? Allo ?"
La glandouille c'est moins la situation de précarité de gens parqués en banlieue de la ville et de la vie que leur propre propension à la nonchalance, au loisir, qui les poussent à trainasser les pieds dans les coursives et accessoirement à faire des conneries, puisqu'on le sait bien, la glandouille est mère de tous les délits.
Bref, on stigmatise mais de manière euphémisée ( la glandouille ce n'est pas directement les glandeurs, et encore moins les racailles) et on joue la rupture à venir sur un mode incantatoire " cela nous engage tous, comment peut on accepter... les grands défis de demain tagada tzoin tzoin", tout cela est très Sarko-friendly et l'
uber-président a parait-il beaucoup apprécié.Ensuite, comme elle est pragmatique, Fadela écoutera tout le monde, le boucher, ta mère, les bloggeurs (véridique), et fera plein de trucs qu'on peine à clairement définir pour l'instant pour ne rien dire des moyens qui y seront alloués.
"Certains s'inquiètent du financement de la politique de la ville.Je pense que ce n'est pas seulement le budget de mon Ministère qui doit être mis à contribution mais que tous les acteurs concernés doivent s'impliquer financièrement". Tout le monde s'y mettrait tu vois, ce serait vraiment chantmé comme truc. Non ?