El Watan servirait-il de relais pour la propagande sioniste ?
Sur El Watan, edition du mercredi 14 janvier : "A Sderot, il pleut des roquettes Qassam" de Mélanie Mataresse.
Exemple de titres :
Le Figaro : "Israël : à Sderot, on vit au rythme des tirs de roquette"
L"Humanité : "A Gaza on meurt, à Sderot on boit du café"
Ca donne déjà une idée du camp où l'on se situe.
La lecture de cet article de l'envoyée spéciale d'El Watan, prouve que la propagande sioniste est très efficace. Cette propagande massivement relayée par les plus grands médias des pays occidentaux réussi à atteindre même ceux que l'on pourrait croire plus équipés pour y résister et éviter d'y succomber.
Ou alors, et c'est encore plus grave, il faut croire que les journalistes algériens n'ont pas ces capacités, d'analyse et de doute minumum nécessaires et vitales pour faire ce métier, ou ne sont pas dotés du minimum d'esprit critique, et n'ont pas assez de recul avec tout ce qu'on leur balance comme contre-informations et manipulations.
Du début à la fin de cet article, on nous présente la vie "infernale" des "victimes" de Sderot. A Gaza qui subit une pluie de mort, il faut contrebalancer par la "pluie de Qassam" qui s'abat sur Sderot.
Je rappelle à titre d'information que l'agression barbare des sionistes contre le Liban en 2006 avait pour nom "Pluie d'été". C'est dire le mauvais goût du choix du titre de cet article, vu l'écart immense entre les effets de la "pluie d'été" et de la "pluie des Qassam".
On pourra arguer que la journaliste pouvait ne pas savoir pour le Liban. Du coup, cela devient de l'incompétence caractérisée, car peut-on écrire sur la barbarie sioniste on n'étant pas un minimum au courant des choses, de l'actualité. Le Liban 2006, c'est encore de l'actualité, même pas de l'histoire.
J'ai été très ému (sic) par les paroles des pauvres israéliens qui doivent apprendre à aller aux abris en 12 secondes.
Elle le dit bien d'ailleurs la journaliste. Le temps qu'il faut pour une roquette pour atteindre Sderot, c'est le temps dont dispose les habitants pour aller se cacher dans des abris.
Et ce témoignage de ce grand-père : [...] La vie de nos enfants ne ressemble pas à celle des autres enfants dans le monde. On leur apprend à se mettre dans un abri en moins de douze secondes et s’ils ne réussissent pas, ils recommencent jusqu’à ce qu’ils y arrivent. Comme des bleus à l’armée. Je suis grand-père de quatre petits-enfants, dont le plus grand a 11 ans. Je n’ai jamais joué au ballon avec lui dehors. Dans la maison, ils vivent, même en hiver, avec une fenêtre ouverte pour être sûrs d’entendre l’alerte [....]
Emouvant, non ? Il n'a jamais pu jouer au ballon avec ses petits-enfants..meskine ..
C'est simple, les enfants de Gaza donnerait leur vie pour avoir une vie comme celle des habitants de Sderot. C'est à dire, vivre sur leur terre, libres, pouvant aller où ils veulent, aller à l'école, à la plage, etc ..
Pour les enfants de Gaza, vivre dans une région où il faut 800 roquettes Qassam pour tuer une personne, c'est le paradis.
Il faut remarquer que dans tout cet article la journaliste n'a trouvé aucun habitant de Sderot qui n'ait pas l'air d'avoir été brieffé par Tipzi Livni.
Continuons...
Et ces gens du Hamas ?
Allons donc.
[...]Ce sont des roquettes artisanales. Le Hamas les fabrique avec des tuyaux – avant ils venaient en Israël pour voler les tubes des panneaux de signalisation...[...]
Des voleurs qui viennent voler des tuyaux à Sderot pour fabriquer des roquettes artisanales. Purée tous des voleurs ces arabes décidément !!
Alors que les israéliens eux, "utilisent des tomahawk téléguidés qu'ils font entre par des fenêtres sans toucher le cadre afin d'éviter de faire des victimes innocentes."
On reste béats devant tant d'humanité, tant de sollicitude, tant d'amour.
De l'amour envoyé par milliers de missiles téléguidés pour être livré à domicile.
Ya âayni pour ces doux bombardements .. ya aayni âala la douceur des sionistes.
Puis une autre séquence émouvante. Celle du "avant ça se passait bien". Avant le Hamas bien sûr ( ne pas perdre de vue le point central de la propagande sioniste ) : [...] Ce n’est pas en versant du sang qu’on répare le sang versé. Mais avant le Hamas, les choses se passaient bien. Des entrepreneurs et des ouvriers de la bande de Ghaza venaient travailler chez nous ... [...]
Evidemment, la journaliste n'a rien à dire. Pas sur comment c'était avant à Gaza par exemple. Dire que le "avant c'état bien" ne s'applique pas du tout aux palestiniens. Parce que pour eux, cela n'a jamais été bien, depuis 60 ans.
Puis j'ai presque envie d'envoyer des sous à cet israélien qui se plaint de la mocheté des abris anti-roquettes et que leur construction fait augmenter les impôts. C'est vrai que les milliers de maisons palestiniennes détruites éventrées par des bulldozers c'est très joli et très esthétique. Et puis merde, c'est vrai voir le bon côté des choses : ça débarasse de tous les soucis de factures : finies les facture d'électricité et d'eau ..
Et pour finir ; ne pas oublier surtout de rapeller que le Hamas est une organisation terroriste : [...]Non vraiment, se désole Georges. J’aurais préféré qu’on s’entende. Nous avons des plages magnifiques, on aurait pu construire de belles maisons, des complexes touristiques, développer l’économie. Oui. Tous ces morts, c’est injuste. Mais ce sont ces terroristes qui ont créé la pagaille, pas nous.[...]
C'est la conclusion de l'article. En beauté. J'aurai mis ma main au feu que c'était un extrait d'un communiqué de presse du ministère de la défense israélien. Mais il parait que la journaliste était sur place.
Sderot est un village palestinien dont les habitants ont été chassés en 1948. Le nom du village était Najd. De très nombruex habitants de Gaza qui meurent actuellement sous les bombes (téléguidées pour ne pas faire de victimes innoncentes) sont originaires de Najd.
[....] Najd est le village palestinien sur lequel fut implantée la colonie de Sderot après son occupation par les bandes sionistes entre le 13 mai et le 9 juillet 1948.
Le village de Najd a été complètement rasé, et ses habitants subirent ce que l'on appelle communément aujourd'hui un nettoyage ethnique.
Les réfugiés de Najd sont probablement allés vers le sud et l'ouest, vers ce que l'on nomme aujourd'hui la bande de Gaza, rejoindre les centaines de milliers de réfugiés qui furent parqués par la bonne conscience occidentale dans des camps de fortune. [...]
Mais cela n'intéresse pas notre journaliste... Elle préfère nous parler des nouveaux immigrants russes qui s'installent à Sderot.
Selon la résolution 194 des Nations-Unies et également , l'Article 13, Section 2, de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, les villageois de Najd ont le droit de rentrer dans leur foyer et dans leur village d'origine.
Pensez-vous que la journaliste aurait pu dire que s'il y a la paix, les palestiniens auraient le droit de revenir à leur terre à Najd (Sderot). Elle aurat pu "tester" frontalement cette volonté de vivre ensemble affichée par ses interlocuteurs en prenant cette posture morale supérieure.
Ah la journaliste indépendante, du journal indépendant , qui lutte contre le pouvoir autoritaire en Algérie..
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