Tuesday, May 27, 2008

"Ways Of Seeing" de John Berger


Je ne connais John Berger qu'à travers ses articles dans Le Monde Diplomatique. Je viens de découvrir (il n'est jamais trop tard) qu'en 1972 il avait réalisé un documentaire pour la BBC sur les images dans l'art et la publicité notamment, et qui pose la question de la charge idéologique des images. Apparemment ce documentaire n'est jamais sorti en cassette ou en Dvd.
Il est désormais disponible sur Youtube. Quatre épisodes de quatre parties.
Episode 1 : Part 1, Part 2, Part 3, Part 4.
Episode 2 : Part 1, Part 2, Part 3, Part 4.
Episode 3 : Part 1, Part 2, Part 3, Part 4.
Episode 4 : Part 1, Part 2, Part 3, Part 4.
Un livre a été tiré du documentaire par la suite. Je ne fais jamais ça d'habitude, mais j'ai pu avoir le livre en anglais en pdf si ça intéresse certains.

Monday, May 26, 2008

Joan Baez : Diamonds and Rust





Ce qu'elle raconte : Diamonds and rust évoque la relation de Baez et Bob Dylan, dans les années 60. Baez décrit ce qu'elle ressent après un coup de fil de Dylan, quelques années après leur rupture. Les diamants et la rouille sont des références au temps qui passe et aux souvenirs : avec le temps le charbon se transforme en diamants, alors que le fer, plus noble au débart se rouille peu à peu. En clair, avec le temps les mauvais moments peuvent se transformer en souvenirs que l'on chérit et inversement.
(
Via Folk Furieuse)


DIAMONDS AND RUST

Well I'll be damned
Here comes your ghost again
But that's not unusual
It's just that the moon is full
And you happened to call
And here I sit
Hand on the telephone
Hearing a voice I'd known
A couple of light years ago
Heading straight for a fall

As I remember your eyes
Were bluer than robin's eggs
My poetry was lousy you said
Where are you calling from?
A booth in the midwest
Ten years ago
I bought you some cufflinks
You brought me something
We both know what memories can bring
They bring diamonds and rust

Well you burst on the scene
Already a legend
The unwashed phenomenon
The original vagabond
You strayed into my arms
And there you stayed
Temporarily lost at sea
The Madonna was yours for free
Yes the girl on the half-shell
Would keep you unharmed

Now I see you standing
With brown leaves falling around
And snow in your hair
Now you're smiling out the window
Of that crummy hotel
Over Washington Square
Our breath comes out white clouds
Mingles and hangs in the air
Speaking strictly for me
We both could have died then and there

Now you're telling me
You're not nostalgic
Then give me another word for it
You who are so good with words
And at keeping things vague
Because I need some of that vagueness now
It's all come back too clearly
Yes I loved you dearly
And if you're offering me diamonds and rust
I've already paid

© 1975 Chandos Music (ASCAP)

Le meilleur des menteurs du monde

La lecture de ce billet reprenant les déclarations d'Hubert Vedrine me donne l'occasion de montrer cet extrait de l'emission de Taddei ou l'on voit Michel Taubmann, rédacteur en chef du "Meilleur des mondes" ( pour vous faire une idée du contenu de cette revue) s'agiter comme un forcené en proférant les pires mensonges à propos du Hamas, des palestiniens et de la poltique d'Israèl.



Appréciez la façon, calme, argumentée avec laquelle s'exprime l'ancien ambassadeur Stéphane Hessel (je ne suis pas d'accord avec tout ce qu'il dit, quoi que...) ; en comparaison avec l'agitation d'un fou furieux pro-sionniste qu'est Michel Taubmann.

Alors que dit Hubert Vedrine ? Il reprend à peu près les mêmes arguments que Stéphane Hessel, à savoir l'axiome de base : On fait (et en passant on négocie) la paix avec ses ennemis pas avec ses amis.
Il met aussi à mal le gros mensonge de Michel Taubmann qui consiste à dire que le Hamas a fait un coup d'Etat. La vérité c'est que c'est le Hamas ( et partant le peuple palestinein) qui a été victime d'un coup d'état, soutenu par Israèl, les Etats-Unis(1) et l'Europe.

Je reprends un extrait du billet du blog "Regards sur l'histoire et la politique" :

(...) Pour commencer, la "communauté internationale", comme disent nous journaleux, "ce sont en général les Occidentaux et les Israéliens". Et l'ancien ministre de Yoyo de rappeler "qu'il y a dans le monde environ cinq milliards de gens qui ne sont pas occidentaux et qui contestent de plus en plus, on le voit avec les pays émergents, le droit aux Occidentaux de parler au nom du monde entier". Mise au point malheureusement nécessaire.

Sur la Hamas, la classification "terroriste", imposée par les USA, tout comme les conditions préalables à toute négociation, elles "ont [...] été inventées pour qu'aucun dialogue ne puisse se nouer". Et malgré ses indéniables positions extrémistes, il a remporté les élections. Et, "c'est tout à fait incohérent de la part des Occidentaux d'exiger des Palestiniens des élections libres et incontestables, ce qu'ils ont fait, et de décréter ensuite un blocus, un peu comme au Moyen Age, sous prétexte que les Palestiniens n'ont pas voté comme il faut".

"Il faut rappeler que la diplomatie a été inventée à l'aube de l'histoire pour traiter les problèmes autrement que par la guerre. La diplomatie ne consiste pas à se réunir avec des amis dont on partage les valeurs et à se congratuler, la diplomatie peut consister à parler avec des dirigeants ou des régimes qu'on estime horribles et dont on rejette catégoriquement toutes les valeurs, et il en a toujours été ainsi." Et donc "il faut se libérer de cette vision régressive que nous a imposée l'administration Bush, selon laquelle on ne parle pas à ses ennemis." Cela vaut pour le Hezbollah, l'Iran... (...)




(1) Lire les articles de Vanity Fair qui révèlent comment l'adminsitration Bush a, dès Janvier 2005, date de la victoire du Hamas , décidé de financer des groupes armés pour reprendre le pouvoir.
- Le premier article : The Gaza Bombshell
- La réponse aux dénégations de l'administration Bush : Answering Denials with Documents
- Un article de Rue89 : Vanity Fair dévoile le plan secret américain contre le Hamas

Wednesday, May 21, 2008

Liban : l’ancien directeur de la DST accuse les Etats-Unis et Israël


Pendant que les médias continuent leur désinformation sur la situation au Liban en voulant à tout oprix accabler le Hezbollah, lire cette interview de Yves Bonnet.


Extraits d’un entretien avec Yves Bonnet, ancien directeur de la DST (Direction de la Surveillance du Territoire).

Tout le monde vise à imposer sa volonté aux Libanais, en premier, notre ministre Bernard Kouchner qui, à une époque, avait déclaré que l’armée libanaise devait détruire le camp de Nahr Al Bared. Je suis persuadé que, sans aucune ingérence étrangère, les Libanais auraient pu former un gouvernement d’unité nationale.


Pourquoi toute cette préoccupation internationale au Liban ?

Trois pays veulent s’ingérer au Liban, les États-Unis, l’Arabie Saoudite et Israël. Leurs intérêts convergent et la coopération américano saoudienne, via le club Welch, est forte au Liban. Les États-Unis souhaitent transformer le Liban en une base à partir de laquelle ils auront à faire pression sur la Syrie et le Hezbollah.

Que voulez-vous dire par club Welch ?

Il s’agit du groupe Geagea-Joumblatt-Hariri-Sanioura ; ce groupe est totalement sous les ordres de David Welch.

Pourquoi nommez-vous ce groupe « club Welch » ?

Regardez l’actuelle situation au Liban. La division est grande et une de ses conséquences, la faiblesse des chrétiens dans leur incapacité de choisir un président de la République, sans l’accord des États-Unis, d’Israël et de l’Arabie Saoudite. Lors de ma visite du Liban, j’ai été surpris de l’importance de cette division provoquée par l’ingérence étrangère.
Tout le monde vise à imposer sa volonté aux libanais, en premier, notre ministre Bernard Kouchner qui, à une époque, avait déclaré que l’armée libanaise devait détruire le camp de Nahr Al Bared. Je suis persuadé que, sans aucune ingérence étrangère, les libanais auraient pu former un gouvernement d’unité nationale.

Qui, d’après vous, a interdit la formation de ce gouvernement ?

Les États-Unis et Israël ; autrement, qui a intérêt à ce que ce gouvernement ne soit pas formé ? La division au Liban sert en priorité l’intérêt d’Israël. Lors de ma visite en août 2006, j’avais constaté que le Liban traversait une période que l’on pouvait qualifier d’unité nationale, ceci grâce aux positions de Michel Aoun et de Hassan Nasrallah.
A cette époque, Nasrallah avait été très intelligent en considérant la victoire du Hezbollah comme étant celle de tous les libanais ; simultanément, Aoun était resté fermement solidaire de la Résistance durant toute la période d’agression israélienne. Les États-Unis et Israël s’attèlent aujourd’hui à diviser les libanais selon la formule connue « diviser pour régner ».

Pourquoi l’armée libanaise mena le combat de Nahr Al Bared ?

Les États-unis exprimaient leur volonté de revenir militairement au Liban. Cependant, la partie Sud du pays étant sous l’influence du Hezbollah, la solution idéale était alors de s’infiltrer par la porte nord en réanimant l’ancien projet de construction d’une base militaire à cet endroit. D’où l’idée de quelques-uns aux États-Unis de provoquer des troubles au nord du pays pouvant ainsi fournir le prétexte à une présence militaire au Liban.
Sur ce sujet, il faut savoir que les groupuscules connus sous le nom de Fath Al Islam étaient soutenus financièrement par les Hariri, avec un salaire mensuel de sept cent dollars par individu. Il n’est pas nécessaire d’en débattre compte tenu de la véracité de cette information. Ainsi, l’armée libanaise tomba dans ce grand piège qui lui était tendue ; elle fut contrainte à s’engager dans un dur affrontement dont elle n’avait pas besoin.
Quand je vois Monsieur Kouchner se comporter comme un général d’armée et je l’entends appeler à la destruction de Nahr Al Bared, je devine l’importance de l’irresponsabilité avec laquelle ce sujet avait été traité.

Qui est derrière les attentats au Liban ?

Là se présente à nouveau la question de savoir : à qui profite ces crimes ? Peut-on alors accuser la Syrie ? Les syriens savent parfaitement que leur pays est la principale cible. Je crois que la Syrie est totalement étrangère à ces attentats.

D’après vous, qui a assassiné Wassam Eid ?

Cet assassinat est l’œuvre de ceux qui étaient proches de lui et qui travaillaient dans son entourage. Ici, l’essentiel n’est pas de connaître les exécutants de ce crime mais plutôt les commanditaires.

Pourquoi tous ces assassinats ?

A travers ces assassinats, le but recherché est le maintien de la crise et son aggravation. Ces attentats ne ciblent un individu que dans l’unique but d’aggraver cette crise. De là nous nous posons une question au sujet de l’assassinat de Pierre Gemayel et sur l’importance du dérangement que représentait cette personne. En vérité, le but de cet assassinat était la propagation du feu amorcé sur le fil conducteur de la crise.

D’après vous, pourquoi monsieur Geagea ressent-il tant de force et d’assurance ?

Une seule explication à cela : il est du côté de ceux qui exécutent ces crimes. Toujours à propos des ces assassinats, monsieur Joumblatt accuse le Hezbollah…..Il est certain pour tous que le Hezbollah n’a aucun lien avec tous ces crimes qui servent les intérêts de ses ennemis.

Vos déclarations se basent-ils sur des faits ou des analyses ?

Les deux à la fois. A propos de l’assassinat du premier ministre Rafic Hariri les enquêteurs affirment qu’ils possèdent des preuves. Mais alors qu’ils les avancent. Pourquoi ne les annoncent-t-ils pas ?

A propos de l’entente Hezbollah/Courant Patriotique Libre, comment appréciez-vous cette entente ?

D’abord il faudra que l’on signale la modération et le calme qui caractérisent la personnalité de Hassan Nasrallah. A travers cette entente, Michel Aoun a agit en écartant tous les dangers d’une nouvelle guerre civile. Le Hezbollah est un fort garant aux chrétiens et à leur rôle important au Liban et au Moyen Orient. Si j’étais chrétien libanais, je me serais allié à Michel Aoun et aurais soutenu sa politique. Croyez-vous que les chrétiens au Liban, de surcroît minoritaires dans le monde arabe, pourraient vivre sous l’emprise salafiste ?

A propos de la politique de la France envers le Liban, comment appréciez-vous cette politique ?

Cette politique interpelle la désolation, ceci depuis le règne de Jacques Chirac qui confondait ses intérêts avec ceux de la France. Avec Nicolas Sarkozy, les considérations personnelles ne sont plus comme elles étaient du temps de Chirac ; cependant Sarkozy n’est pas Charles De Gaulle et est très proche des américains.
Quant au ministre des affaires étrangères, Bernard Kouchner, il est l’homme des idéologies et agit en s’y référant. Dans la situation libanaise et dans la question iranienne, souvent il agit à partir de ses émotivités juives ; n’était-t-il pas un des rares qui avaient soutenu l’invasion de l’Iraq ?

Vous avez évoqué le caractère modéré du Hezbollah ; cependant les médias en France disent le contraire ?

Les médias en France tentent de faire croire et admettre que le Liban est divisé en deux parties : le groupe de la démocratie, c’est-à-dire celui au pouvoir et le groupe pro syrien, c’est-à-dire l’opposition.

Sur quoi vous vous basez pour croire que le groupe au pouvoir est plus démocratique que les autres ?

L’ironie est le fait qu’une bonne majorité des gens actuellement au pouvoir, s’était rassasiée depuis longtemps, tout en étant à table, hôte de syriens, et qu’aujourd’hui elle accuse Michel Aoun d’être proche de la Syrie. Enfin, le Hezbollah en 2008 n’est pas celui de 1985. Il est un mouvement de résistance à l’occupation, et son chef, Hassan Nasrallah, agit au Liban comme avait agit De Gaulle en France.

Avez-vous l’intention de visiter prochainement le Liban ?

Je visite souvent le Liban et mon plus grand souhait est de rencontrer un jour Hassan Nasrallah : cette divine personnalité mérite grand respect.


Friday, May 02, 2008

Bakchich a besoin de vous pour censurer mon commentaire ? (entre autres)

Voici un commentaire que j'ai laissé sur le site de Bakchich à propos de leur billet : "Bakchich a besoin de vous".
Censuré illico presto.
J'avais bien raison de dire que j'avais pas besoin de Bakchich.

Mon commentaire tel que laissé (en gros) sur le site de Bakchich

"Et moi, je n'ai pas besoin de Bakchich.

Pourtant, je pourrais reprendre à mon compte la majorité de vos articles.
Je n'ai pas besoin de Bakchich à cause de désinvolture effarante dont il fait preuve sur certains sujets.
A cause de ça : http://www.bakchich.info/article381.html

Je trouve atterrant que Bakchich publie un tel article qui se désole que l'Algérie ne veut pas privatiser ses ressources naturelles, que l'Algérie ne fassent pas plaisir aux banques française et britanniques, que l'Algérie ne se conforme pas aux injonctions des institutions internationales (FMI, OMC, BM , etc .. ) etc ..
Je trouve atterrant que Bakchich laisse passer ce genre d'article juste parce qu'il dénonce ce que le régime algérien ne fait pas, même si ce qu'il ne fait pas c'est justement ne pas faire tout ce que les institutions libérales ( FMI, BM, Banques, etc .. ) lui demandent ; c'est refuser la privatisation, refuser de brader la seule ressources qui maintient les algériens en vie , à savoir le pétrole ; même si c'est pour contrecarrer le lobby des pétroliers, notamment US ( n'est-ce pas amitié Chakib Khellil-Dick Cheney ) qui veut faire main basse sur le pétrole algérien.
On sait bien que les motivations du pouvoir algérien ne sont pas animés par la recherche du bien du peuple algérien, mais ceci ne fait pas de l'absence de privatisation et du refus de se soumettre aux institutions internationales et aux banques occidentales une mauvaise chose.Bien au contraire "

[Ici manque une dernière phrase qui disait en substance que je n'ai pas envie de soutenir un site qui manque autant d'esprit critique et que je suis désolé de ne pas pouvoir donner mon soutien à Bakchich]

Ce qui suit n'était pas dans le commentaire.
Lire l'article du Plan B : "Les journaliste mentent aussi sur internet", notamment concernant Bakchich :
(...) Même Bakchich.info, héritier d’une presse alternative à la tonalité plus critique, vogue sur le flot d’articles louangeurs consacrés aux « mutants du Net » au motif qu’un ancien journaliste du Canard enchaîné, Nicolas Beau, anime une équipe renforcée d’anciens du Point (Vincent Nouzille et Laurent Léger) et du Monde (Philippe Labarde). Parce qu’ils sont issus de journaux installés, « leur information est respectée par les autres médias, elle est donc abondamment reprise », note Le Nouvel Économiste (10.1.08.) Le paradoxe est savoureux : ces sites d’informations doivent leur notoriété à une presse qu’ils entendent « révolutionner » tant elle serait nulle… (...)

Voilà donc pourquoi et comment Bakchich a besoin de vous.