Wednesday, February 28, 2007

La blague du jour

Jacques Barrot, commissaire européen dans une interview au Monde : "L'exception française, au sens péjoratif du terme, se perpetue un peu trop". Jacques Barrot maîtrise à peine une langue étrangère. Belle exception... française... au sens péjoratif du terme.

Danemark : les deux pilliers de la démocratie

Lors de l'affaire des caricatures, le premier ministre danois, M. Rasmussen avait déclaré que « la liberté d’expression représente l’un des piliers de la démocratie danoise… (et) que le gouvernement danois n’avait pas les moyens d’influencer la presse danoise ». On se souvient avec quelle intransigeance (je devrais dire mépris et dédain) il avait refusé de recevoir les ambassadeurs musulmans à la suite da la publication des caricatures.
Le Danemark vient d'annoncer qu'il va retirer ses troupes d'Irak. Je suppose que c'est par souci d'affirmer un autre pillier de la démocratie danoise que Mr Rasmussen a envoyé des troupes participer à l'aventure coloniale des Etats-Unis : agresser et occuper un pays souverain au mépris de toute règle du droit international. Cependant, il se peut que Mr Rasmussen n'avait pas les moyens de dire non à Bush. Qui sait.

Tuesday, February 27, 2007

"Colonies sauvages" dans une démocratie?

Un envoyé spécial (sic) du Monde à Jérusalem signe un article sur les "colonies sauvages" (re-sic) en Gisjordanie.
Titre : "En Cisjordanie, les "colonies sauvages" israéliennes ocucpent colline après colline"
Ca débute ainsi :
(...) Pour le moment, il n'y a encore que cinq mobile homes. L'endroit n'a pas encore de nom. On l'appelle la colline 468, chiffre qui correspond à l'altitude. (...). "L'endroit n'a pas encore de nom", ça ressemble très fort à la théorie de la "terre sans peuple" quand les sionistes parlent de la Palestine habitée par les palestiniens.
Ca continue :
(...) Toutefois, il y a l'eau courante et l'électricité, branchées directement sur la colonie voisine, à un bon kilomètre, Nofei Prat. Une route macadamisée permet d'y accéder. De là, on domine toutes les collines de la Judée, verdoyantes en cette saison. Au loin, on aperçoit Jérusalem et le mont Scopus. Nous ne sommes qu'à 25 km à l'est de la Ville sainte.
"Il me faut une demi-heure pour m'y rendre"
, explique Pini, guide professionnel. Avec des laïques et des religieux, il a choisi de vivre ici parce qu'il aime le soleil, la nature et parce qu'à ses pieds "il y a deux mille ans d'histoire" et des sites mentionnés dans la Bible.(...)
Une "colonie sauvage" avec de l'eau courante, de l'électricité et une route macadamisée s'il vous plait. Chacun est sauvage à sa façon. Je me demande si les gens du voyage en France ont ce luxe "
sauvage" dans les lieux qui leur sont réservés car je ne parle même pas des lieux "sauvages" qu'ils sont obligés d'ocucper faute de mieux. Et puis il ne faut jamais oublier de faire référence à la Bible, source des droits divins que les israèliens croient avoir sur la terre de Palestine. Même les laïcs y croient tiens !
Le journaliste continue sa description des "colonies sauvages". Elles vont avoir droit à un commissariat :
(...) A l'ouest, au milieu de nulle part, surgi au sommet d'une colline, un immense bâtiment est terminé. Ce sera le commissariat de police de toute la zone. (...). Et même une quatre voies : (...) il est prévu d'aménager une route à quatre voies pour accéder à cet immeuble. (...). On change d'échelle là. On est plus dans la petite sauvagerie, c'est du planifié digne du Gosplan soviétique.
Mais soyons pas pinailleurs, ça reste sauvage. Le titre de l'article nous le dit clairement : "En Cisjordanie, les "colonies sauvages" israéliennes ocucpent colline après colline". Bien sûr dans l'article, le journaliste fait parler les militants anti-colonisation qui expliquent que tout ce qui arrive est encouragé par le gouvernement israélien. D'ailleurs, il n'y a que des israéliens qui parlent. On se demande où sont passés les premiers intéressés, c'est à dire les palestiniens dont c'est la terre qui est ainsi occupée et volée. Ah si, je suis de mauvaise foi, dans l'article il parle de "Bedouins". Il doit sûrement désigner les palestiniens. Remarquez le mot "bedouins" est bien choisi. Il suggère que la terre n'appartient à personne finalement, puisque chacun le sait les bedouins c'est des nomades et les nomades ne possèdent pas de terres.
C'est vrai qu'Israèl c'est une démocratie (aie) et dans une démocratie l'Etat de droit prime sur tout. Surtout, il ne permet pas que des terres appartenant à des personnes soient occupées par d'autres personnes. Ca n'arrive pas en France, pourquoi ca arriverait en Israèl.
Le mot "
colonie" est lui-même une injure au droit, alors pas la peine de venir nous vendre "colonie sauvage" uniquement dans le but de maintenir l'opinion publique française dans le flou. Il fallait pas un envoyé spécial pour ça. Pendant ce temps, on oublie pas de sans cesse répéter que le Hamas ne veut pas reconnaitre Israèl.

Des intellectuels de gauche restent à gauche

(...) Un intellectuel se dit «atterré par l'état actuel de la gauche». Il se nomme Alain Finkielkraut. Probablement sujet aux insomnies, plutôt que de compter les moutons, il préfère dénombrer les joueurs de couleur dans l'équipe nationale de football et en conclure publiquement que leur excessive proportion fait de la France «la risée de toute l'Europe». Pour notre part, nous sommes atterrés par l'atterré. Lequel a dirigé un ouvrage collectif sous l'optimiste intitulé, Ce que peut la littérature (Stock/Panama). Pas grand-chose, serait-on tenté de lui objecter, quand la fréquentation quotidienne des grands livres ne suffit pas à dissuader un admirateur d'Hannah Arendt de venir grossir les rangs des disciples de Georges Frêche. Un deuxième intellectuel se fend d'une tribune dans le Monde afin d'expliquer pourquoi et comment il est passé de Mao à Sarkozy. Nous parlons d'André Glucksmann. Qui fustige l'absence d'idées de la gauche au long d'un article dont la vacuité intellectuelle revient à transposer au XXIe siècle le mythe du tonneau des Danaïdes ­ on en déduit cependant à grand-peine que le Grand Timonier lui fut quelque temps une étoile fixe et que l'atlantisme béat lui sert à présent d'unique boussole. Un autre intellectuel, ce doit être le troisième, après avoir trouvé Une place dans le monde (Stock, 2004), en a trouvé une autre dans Libération (du 12 février) pour chanter son amour du Petit Timonier des Hauts-de-Seine et son mépris des «discours de gauche ou néogaullistes». Au fronton de ce monument de confusion intellectuelle brille cependant une pensée forte : «Quant à ce qu'il fera, s'il est élu, qui le sait ? Les hommes politiques, après tout, sont des hommes politiques.» Ce n'est pas une réplique de la Cantatrice chauve, mais Marc Weitzmann qui évoque Nicolas Sarkozy. Au suivant, au suivant... (...)
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Les intellectuels "de gauche" qui sont partis à droite étaient-ils vraiment de gauche ?

Et lui, Jacques Julliard (il paraît qu'il est de gauche), à votre avis qui est son meilleur ennemi ?

(...) Et maintenant, quelles sont les chances de Ségolène Royal? Assez sérieuses pour que chacun réfléchisse à son propre rôle et émette un vote de responsabilité plutôt que de confort. Le confort, cette douce tentation du vote pour se faire plaisir, du vote pour dorloter ses convictions, du vote pour sauver son âme, nous le connaissons bien: c'est d'aller chez les trotskistes, les écolos ou encore les alters si bouffis de leur importance qu'ils ne sont plus aujourd'hui, pardonnez-moi, que des alter ego ! Que dire de ces messieurs 2 %, de ces dames 2 % qui s'imaginaient déjà en propriétaires des 55 % de non du 29 mai 2005? Volatilisé le magot? Pas du tout! Il est parti chez Ségolène, bien sûr, Ségolène qui a voté oui, mais qui a su, depuis, incarner tout ce que le non recelait d'exaspération devant la morgue des élites. La preuve de ce que j'avance? Contre qui, je vous le demande, s'acharne donc depuis deux mois la presse Sarko, la radio Sarko, la télé Sarko, en un mot l'empire Berluscozy? Sur ces farouches ennemis du capital, sur ces révolutionnaires redoutables qui ont nom Laguiller, Besancenot, Buffet? Vous n'y êtes pas. Ceux-là, on leur tapote la joue avec condescendance. Le feu est concentré sur Ségolène. Alors un conseil : si vous ne savez pas pour qui voter, demandez-le à votre meilleur ennemi: il vous le dira, lui! (...)
L'article

Jacques Julliard est un homme qui n'est pas de gauche, mais qui reste à gauche (enfin, on se comprend).

Sunday, February 25, 2007

Primetime Torture

Après mon billet sur "24h chrono" et la torture, j'étais surpris de voir un article sur le même sujet dans Libération (20 février 2007). Je ne les avais tout de même pas inspirés ?!! Eh ben non. C'est simplement que l'organisation Human Right First a lancé une campagne de dénonciation et d'information sur ces dérives de plus en plus importantes. La campagne est intitulée "Primetime Torture" (pas la peine que je traduise).
Cette coincidence entre mon billet et les articles dans la presse française (même "20 minutes" publie un article sur le sujet le 15 février) et surtout le fait que Libération et "20 minutes" ne traitent de ce sujet qu'après le lancement de la campagne de Human Right First montre exactement où les blogs peuvent dépasser les journaux taditionnels et donner l'importance que les gros médias ne donnent pas à certaines informations. Car même si l'article de Zizek a été publié dans un grand quotidien anglais (The Guardian), il faut dire qu'il est resté sans suite, et pourtant je ne pense pas que les articles du Guardian puissent échapper aux équipes de Libération. Il a fallu attendre un an et une campagne de dénonciation pour que les médias en parlent. Il y a aussi un article du New-Yorker (de la semaine du 12 février 2007) sur le sujet. Je suis prêt à parier que "20minutes" (qui met un lien vers l'article du New-Yorker) et Libération n'ont fait que suivre le New-Yorker, qui lui a réagi à la campagne de HRF.
J'avais "bookmarké" l'article de Zizek vers la mi-février 2006 avec l'intention de le bloguer, mais c'était en pleine affaire des caricatures et le climat de haine et d'hyporcrisie qui régnait à l'époque à l'égard des musulmans et de l'Islam me dégoutaient d'écrire.
En Août 2006, "24h Chrono" rafle la mise aux Emmy Awards, et la presse française en parle : et par exemple. Rien sur la torture. On attend qu'ils viennent nous faire la leçon.

Friday, February 23, 2007

Sarah Slean : "Lucky Me"

Le clip de la chanson




Sarah Slean seule au piano (Taratata)


Sarah Slean "Lucky Me"
Vidéo envoyée par MrKaplan

Un petit dileme écologique


S'il y a un type d'entreprise capitaliste que je n'aime pas, c'est bien les banques. Les banquiers, c'est des arnaqueurs de première catégorie, même si ça commence à changer un peu.
Ceci pour dire qu'à chaque fois que je vais retirer des sous, se pose à moi le dileme du "retrait avec ticket" ou "retrait sans ticket". J'aurai spontanément tendance à choisir "retrait sans ticket" > réflexe écologique (pas de gaspillage de papier, moins d'arbres abattus, plus de carbonne absorbé, moins d'effet de serre, enfin tout le cycle écologique vertueux). Cependant, ce choix ne me satisfait pas car je sais pertinemment que quelque part je paie pour pourvoir avoir un ticket. Si je décide de ne pas prendre de ticket cela veut dire que je paie pour rien, donc je donne de l'argent à ma banque. Et cette idée de donner de l'argent à la banque dont le métier ets de ponctionner les gens m'est insupportable. Alors "sans ticket" ou "avec ticket" ? Neuf fois sur dix, c'est "sans ticket" pour moi, mais ça m'emmerde. Solution intermédiaire : retirer de grosses sommes.

C'est ainsi que le capitalisme nous coince.

Wednesday, February 21, 2007

En 2009, je «vote» pour Ben Ali

Tewfik Benbrik : Je vote pour Ben Ali parce qu'il gère le pays sans accroc. A coups de pied.

(...) Je vote pour Ben Ali, parce qu'il gère le pays sans accroc. A coups de pied. Il a affaire à une ménagerie docile : des islamistes timorés, des staliniens préhistoriques, des trotskistes alcooliques, des nationalistes qui ont le Livre vert de Kadhafi sur la commode, un ramassis de régionalistes et des petits chefs de bande sans passion ni patience. Ils se bourrent d'amphétamines. Ils montent des plans foireux, créent des partis sans partis, rêvent d'une invitation au palais et veulent léguer à leurs petits-enfants le titre de vizir. Ces collabos de la première heure et opposants de la vingt-cinquième heure ont besoin d'une bonne cuite. Tu ne peux rien tirer d'eux tellement ils sont lisses, sauf peut-être une photo de groupe bien retouchée. Il suffit de vociférer à leur encontre : «Rentre» pour avoir la paix.
Je vote pour Ben Ali, par manque d'êtres qui vibrent, qui bravent le danger, la cruauté, la haine, le malheur, et ramènent le pays au pays. Je vote pour Ben Ali. C'est ma crapule, l'ignoble père Karamazov, cette canaille raffinée. Et, nous tous, nous sommes ses fils, Aliocha, Ivan et Dimitri ses victimes et ses parricides. Tyrannicides ? Pauvres Gens de Dostoïevski... (...)


PS. Pour les algériens, remplacer Benali par Bouteflika.

Sunday, February 18, 2007

L'ignorance rationnelle

"Les passions ignorantes du public jouent dans le monde un rôle dont doivent tenir compte tous ceux qui aspirent à mener une démocratie" John Maynard Keynes

Je discutais hier avec un pote algérien, et en parlant des prochaines élections il m'a dit qu'il allait voter pour Nicolas Sarkozy. Je fais part de mon étonnement et il me donne comme argument le fait par exemple que ça ne faisait pas une semaine que Ségolène Royal avait présenté son programme et son conseiller en économie démissionne, ou le comment va-t-elle financer toutes ses promesses. Moi-même, je ne suis pas fan de Ségolène Royal, mais je lui ai dit que malgré tout, elle représente la gauche. Il me dit de toutes façons au PS ils sont cyniques, ils vont appliquer une politique de droite alors autant voter directement pour la droite.
Je dois dire que ce pote ne s'intéresse pas vraiment à la politique ou alors il en a la vision que véhiculent les médias dominants et le discours politique ambiant. Par exemple, il n'aime pas qu'on critique Bouteflika car il pense qu'il fait plein de choses pour l'Algérie et qu'il faut le laisser travailler. Tout ceci me fait penser au concept d'"ignorance rationnelle".
Wikipédia en donne la définition suivante : "L'ignorance rationnelle (une forme de "loi du moindre effort") est le fait de renoncer à se renseigner davantage avant de prendre une décision si le coût en efforts, temps et argent pour chercher de plus amples informations dépasse l'enjeu de cette décision. Il s'agit d'un phénomène au départ individuel, mais qui peut avoir des effets également dans les domaines soumis à des décisions collectives (économie, élections) l'ignorance rationnelle de chacun peut être la source d'erreurs collectives. Elle peut également faciliter les manipulations par des leaders d'opinion comptant sur le fait que les gens qu'il veut convaincre n'iront pas creuser davantage les "vérités" qu'il prétend exposer."
Nous sommes en plein ignorance rationnelle dans cette campagne électorale. Pour voter en connaissance de cause ou pour avoir un avis "documenté" je dirais, il faut faire des efforts. Ne nous pas nous contenter uniquement d'écouter les discours des politiques et de regarder le journal de 20h. Il faut lire les programmes, les décortiquer, revenir sur les anciennes promesses, faire le lien avec les anciens discours, faire le bilan, lire les avis des spécialistes : economistes, politologues, sociologues, experts en environnement, journalistes hors circuit médiatique "officiel". Combien de personnes sont-elles prêtes à faire ses efforts là ? Je pense, par exemple, que lors de la campagne sur le TCE, beaucoup parmi les votants NON à gauche avaient fait ce genre d'effort : comprendre le contenu du traité et ses implications économiques et institutionnels. A la différence des votants NON de droite, qui étaient motivés par des arguments d'extrême droite classique : non à la Turquie et non à l'Europe broyeuse de la nation française (thème lepenien classique).
L'ignorance rationnelle est aussi ce qui joué lors de la réélection de Bush en 2004. Cette ignorance va-t-elle jouer en France en 2007 ?

Lire :
- La formation des croyances et le politiquement correct ( le site d'un professeur aux idées résolument libérales, pas un libéral coincé) . Il s'attaque aux syndicats, mais la théorie est bien exposée. Lire notamment le paragraphe "Formation des croyances et processus de réglementation". Je lui ai emprunté la citation de Keynes.

Désirs

Trouvé dans mes archives (je suis en plein tri).

"Allez tranquillement parmi le vacarme et la hâte, et souvenez-vous de la paix qui peut exister dans le seilence. Sans aliénation, vivez autant que possible en bons termes avec toutes personnes. Dites doucement et clairement votre vérité ; et écoutez les autres, même le simple d'esprit et l'ignorant ; ils ont eux aussi leur histoire. Evitez les individus bruya,ys et agressifs, ils sont une vexation pour l'esprit. Ne vous comparez avec personnes : vous risquerez de devenir vain ou vaniteux. Il y a toujours plus grands et plus petits que vous. Jouissez de vos projets aussi que de vos accomplissements. Soyez toujours intéressés à votre carrière, si modeste soit-elle ; c'est une véritable possession dans les propérités changeantes du temps. Soyez prudent dans vos affaires ; car le monde est plein de fourberies. Mais ne soyez pas aveugle en ce qui concerne la vertu qui existe : plusieurs individus recherchent les grands idéaux ; et partout la vie est remplie d'héroïsme. Soyez vous-même. Surtout n'affectez pas l'amitié. Non plus ne soyez cynique en amour, car il est en face de toute stérilité et de toute désenchantement aussi éternel que l'herbe. Prenez avec bonté le conseil des années, en renonçant avec grâce à votre jeunesse. Fortifiez une puissance d'esprit pour vous protéger en cas de malheur soudain. Mais ne vous chagrinez pas avec vos chimères. De nombreuses peurs naissent de la fatigue et de la solitude. Au-delà d'une discipline saine, soyez doux avec vous-même. Vous êtes un enfant de l'univers, pas moins que les arbres et les étoiles ; vous avez le droit d'être ici. Et qu'il vous soit clair ou non ; l'univers se déroule sans doute comme il le devrait. Soyez en paix avec Dieu, quelle que soit votre conception de lui, et quels que soient vos travaux et vos rêves, gardez dans le désarroi bruyant de la vie, la paix dans votre âme. Avec toutes ses perfidies, ses besognes fastidieuses et ses rêves brisés, le monde est pourtant beau. Prenez attention. Tâchez d'être heureux."

Auteur inconnu

France Inter montre la voix

Les temps changent. A France Inter on s'entraine afin de pouvoir assurer un très bon service public de caniveau.
Emission "J'ai mes sources" du 6 février :
(...) Les invités d'aujourd'hui n’ont pas que des amis sur France Inter : Didier Porte du Fou du Roi, Guy Carlier mais aussi les auditeurs du service public adorent les détester. Pourtant, vous avez tous regardé leurs émissions. Laurent Fontaine et Pascal Bataille portent des milliers de clichés sur leurs dos, ceux de la télé trash et du voyeurisme. Et nous vous proposons un pari : changer votre opinion sur ces producteurs de TF1. (...)
Je ne sais pas si les auditeurs de cette emission ont changé leur opinion, mais celle de France Inter a vraiment changé elle. Le défi de France Inter : s'aligner sur Morandini ? Bataille et Fontaine à la place de Daniel Mermet. Chiche !!

"24 H Chrono" et la banalisation de la torture

Récemment, les arabes et les musulmans habitants aux Etats Unis et fans de la série "24h Chrono" se sont mis en colère contre la série à cause de la façon dont les arabes et les musulmans y sont représentés, notamment dans 6ième saison. Au passage, je signale que c'est une série produite par Fox TV, qui appartient à Ruppert Murdoch, soutien inconditionnel de la politique de Bush et de l'invasion de Irak. On ne présente plus Fox News. Les fans d'origine arabe ou musulmans reprochent donc à "24h Chrono" de montrer ces derniers sous les traits de kamikazes qui se font sauter dans les bus et le métro aux Etats-Unis.
(...) Bilal Mian, a self-proclaimed ‘24’ fan and a Rutgers University student from NJ, says, “I consider ‘24’ as probably the best show that I have seen on TV. However, Bilal says, “The Muslim community needs to look at Season 6 of ‘24’ seriously. If any type of terrorist attack occurs in America, the reactions from the non-Muslim citizens are what we should suspect.” His feelings, he says, derive from the reactions of ordinary Americans after the attacks of September 11th where Arabs/Muslims were vulnerable to bias attacks, deportation, and racial profiling. (...)
(...) Sawsan Zaky, an Arab-American law student and a member of the Network of Arab-American Professionals of NY (NAAP-NY), agreed with Engy’s sentiment and said, “I’m sad to say that up until last night, ‘24’ was pretty much the only television show I was willing to watch.” She added, “I think it’s disgusting and simply irresponsible of the producers and the network to portray the Muslim community as if it were crawling with terrorists, particularly considering the current social and political atmosphere and the anti-Muslim/anti-Arab sentiment that is unfortunately so prevalent in our nation today.” (...)
Il y a donc des fans (arabes et musulmans) qui considèrent cette série comme étant la meilleure jamais produite. Ce qui, j'avoue me dépasse un peu.
Il y a quelque stemps, le philosophe Slavoj Zizek a écrit un article dans le Guardian intitulé : "The depraved heroes of 24 are the Himmlers of Hollywood" ( FR), où il analyse la façon dont les épisodes sont filmés et montés, le rôle ds coupures de publicité (US) qui maintienent les téléspectateurs dans un sentiment d'urgence. Il dit notamment que ce sentiment d'urgence a une dimension éthique. L'enjeu est si important qu'il nécessite une sorte de suspension des règles morales habituelles. Les évenements de la série ont lieu dans une sorte de zone floue où aucune loi n'a cours et où les agents doivent "juste faire leur boulot" pour sauver les millions de vie en danger, même si ce boulot implique l'usage de la torture : (...) Such a sense of urgency has an ethical dimension. The pressure of events is so overbearing, the stakes so high, that they necessitate a kind of suspension of ordinary moral concerns; displaying such concerns when the lives of millions are at stake means playing into the hands of the enemy. The CTU agents, as well as their terrorist opponents, live and act in a shadowy space not covered by the law, doing things that "simply have to be done" to save our societies from the threat of terrorism. This includes not only torturing terrorists when they are caught, but even torturing members of CTU or their closest relatives if they are suspected of terrorist links.(...).
(...) In the fourth season, among those tortured are the defence secretary's son-in-law and son (both with his full knowledge and support), and a female member of the CTU wrongly suspected of passing on information to terrorists. (When her innocence is revealed, she is asked to return to work immediately and accepts.) The CTU agents, after all, are dealing with the sort of "ticking-bomb" scenario evoked by the Harvard law professor Alan Dershowitz to justify torture (why not torture someone who knows the location of a bomb that is just about to kill hundreds of thousands of people?). (...)

D'ailleurs aux Etats-Unis, en février 2006, les téléspectateurs américains ont eu droit à une coupure publicitaire (article non disponible) lors de la série, qui sous couvert de poser un débat mettait en cause les sénateurs qui s'opposaient à la reconduction du Patriot Act les accusant de vouloir l'affaiblir, avec des questions comme : "Et s'ils se trompaient?" : (...) During a commercial break while the fictional Bauer was desperately searching for canisters of deadly nerve gas that had fallen into the hands of terrorists, viewers saw an advertisement questioning the wisdom of real-life senators who would "weaken" the Patriot Act. "What if they are wrong?" the commercial asked. (...)
Cette publicité rendait la frontière entre la fiction hollywodienne et la réalité encore plus floue. Elle était financée par des groupes de pression conservateurs et pro-Bush evidemment.

Ce qui me dépasse dans ce genre d'histoire, c'est que les arabes (et musulmans) continuent à être fans de films ou de séries US où ils sont carrément montrés que comme des terroristes sanguinaires, comme des idiots incultes ou comme des machos oppresseurs de femmes. Les arabes (et musulmans) continuent aussi à admirer des acteurs américains dont le soutien à Bush et aux néo-cons est sans faille. Pour ne pas me démentir, la critique du film "Rocky Balboa" dans El Watan. Les films de Stallone sont le symbole de l'Amérique arrogante, représentant le bien et luttant contre le mal pour le bien de l'humanité. Les américains sont supérieurs et il faut les écouter quand ils font leur grands discours sur la liberté et la démocratie. Stallone, c'est la politique de Reagan à Hollywood, mais pour la journaliste d'El Watan, c'est "parce qu’il a nous a donné beaucoup d’émotions, que nous avons aimé Rocky Balboa…".
Je n'ai jamais aimé Rocky (ni Rambo), moi.

Lire :
Fox Show "24" : Torture On TV
Softening Us Up For Torture, 24 Hours At A Time

Wednesday, February 14, 2007

Web 2.0 ... The Machine is Us/ing Us


Tuesday, February 13, 2007

Mondialisation : les pauvres sollicités

"Il faut prendre l'argent là où il se trouve, c'est-à-dire chez les pauvres. Bon, d'accord, ils n'ont pas beaucoup d'argent, mais il y a beaucoup de pauvres." Alphonse Allais.
Les entreprises du secteur de la téléphonie mobile ( constructeurs et opérateurs) semblent décidées à suivre au mot cette citation d'Alphone Allais. Avec les difficultés que commencent à connaitre de gros opérateurs en Europe comme Deutsche Telekom et Vodafone et la téléphonie 3G qui décolle pas, il reste à aller lorgner sur les maigres revenus des pauvres. Il seraient "
un milliard de clients pauvres à conquérir". L'impératif est de baisser les coûts pour vendre aux pauvres. Quand on connait la médiocrité de qualité des services de téléphonie mobile dans les pays développés, on ose pas imaginer ce qu'il est envisagé de vendre aux sous-développés. A gros renfort de publicité on va faire croire aux habitants des pays du sud qu'avec le téléphone portable ils auront accès au rêve occidental qu'ils ne voient que dans les magazines ou à la télé. De la pub qui montre superbe femme blonde qui téléphone avec son portable dernier cri, l'homme du sud pourra au moins avoir le portable (en attendant d'avoir la femme ?). En Occident, "la publicité des opérateurs [fait] miroiter la liberté infinie de la mobilité individuelle, qui permettrait de s’élever au-dessus des pesantes limites du monde ancien. Depuis peu, le marketing insiste sur une autre dimension de ce même fantasme : grâce à la téléphonie mobile, l’individu pourrait échapper à sa place ordinaire dans la société" (Esclaves volontaires du téléphone portable). Et dans les pays du sud l'illusion serait de croire qu'avec le portable les gens vont quitter leur condition de pauvres, alors que c'est le contraire qui risque d'arriver. Les études ont montré qu'en Europe le téléphone grève sérieusement le budget familial. En Algérie par exemple, l'offre la moins chère coûte le quart du salaire minimum. Et l'Algérie est un pays pauvre "riche".
Ces pauvres tant convoités ont-ils seulement besoin de téléphone portable ? Peut-être qu'ils ont besoin de médicaments contre le sida, de vaccins contre le paludisme, d'avoir accès à l'eau potable, d'éducation, etc...

Jay Jay Johanson : Poison

Le suédois de Paris avant d'aller dormir.
"Poison" en live.
Le son n'est pas très bon, mais c'est une chanson qui représente bien son style.



She's a flower she's a rose
Wonderful when she's close
...
She comes back haunting me
If I could meet her once again
I'd do it all 'til the end

Travailler plus pour gagner plus


Certains philosophes et chercheurs (non-médiatiques) , mais avec de vrais morceaux de connaissances dans le cerveau ont écrit ceci. A lire.

Le sabre et la Marseillaise

Je disais dans un commentaire récent que lorsque Jean Daniel était fait Docteur Honoris Causa de l'Université d'Alger et André Glucksmann était reçu par Bouteflika, il y a péril grave en la demeure. C'est pire que les conditions draconniènes imposées par le FMI.
Et ça ne rate pas. Quand les médiocres de la France sont reçus avec les honneurs en Algérie, ces mêmes médiocres quand il s'agit de faire parler les algériens, choisissent les plus médiocres parmi ces derniers. Le exemples y'en a à la pelle. L'objet de ce billet c'est Mohamed Sifaoui, considéré en France comme "le spécialiste" algérien de l'islamisme. A vrai dire, je ne connais pas vraiment Sifaoui. On m'a un peu parlé de lui. Les rares fois où je l'ai vu dans des émissions de télé, j'en garde aucun souvenir. Un seul qualificatif me vient à l'esprit : insignifiant. Je sais c'est subjectif, mais tant pis.
Ceci dit monsieur Sifaoui a été cité comme témoin dans le procès contre Charlie-Hebdo. Dans le Soir 3 - donc de Marie Drucker - du jeudi 8 février 2007 ( à partir de la minute 3:00), il nous montre le drapeau de l'Arabie Saoudite et les emblèmes de certains mouvements islamistes, qui tous comportent des représentations d'épées. C'est sensé prouver le caractère violent et guerrier de ceux qui arborent ces emblèmes. Les esprits simplistes et la rédaction de Soir 3 se contentent donc de ce genre de raccourci.
J'aimerai bien que Mohamed Sifaoui (et eventuellement les rédacteurs de Soir 3) m'expliquent quelles conclusions sur le peuple français ils tirent des vers suivants :

Aux armes, citoyens !

Formez vos bataillons !

Marchons, marchons !

Qu'un sang impur...

Abreuve nos sillons !
....

Nous entrerons dans la carrière,
Quand nos aînés n'y seront plus ;
Nous y trouverons leur poussière
Et la trace de leurs vertus. (Bis)
Bien moins jaloux de leur survivre
Que de partager leur cercueil
Nous aurons le sublime orgueil
De les venger ou de les suivre.
Aux armes, citoyens ! Etc.

Cette dernière strophe est intitulée "Couplet des enfants". Sidérant, non ?

On peut même faire des recherches dans les armoiries des villes européennes, on en trouvera sûrement beaucoup où des épées et des lances sont représentées. Mais que dire des paroles d'un hymne national ? Mais n'ayons pas l'esprit aussi tordu que Mohamed Sifaoui et soyons un peu moins mal-intentionnés que la rédaction de Soir 3.

Rachid Taha : Barra*

Rachid Taha, on ne le présente plus. Musicien multiculturel, artiste ouvert sur toutes les influences, magicien des mélanges de ryhtmes et de mélodies orientales et occidentales. Il chante "Rock The Casbah" en châabi et le châabi - Ya Rayah- en rock. Donc, le bonhomme donne une interview à Télérama il y a deux semaines (semaine du 2 février 2007), et voilà ce qu'il nous sort :
(...) Or moi, je maintiens qu’un pays sans forte communauté juive est un pays où la démocratie risque de mourir. Parce qu’ils savent discuter, réfléchir sans fin, ça fait partie intégrante de leur étude du Talmud, c’est inscrit dans leurs gènes… En France, on a Robert Badinter, Simone Veil ; mais en Algérie, aujourd’hui, qui y a-t-il encore ? On a chassé les juifs lors de la décolonisation. Et le pays est devenu une dictature. (...)
Voilà donc Rachid Taha sous les habits d'un essentialiste ou d'un généticien. Je sais que je ne dois pas prendre l'expression "inscrit dans leurs gênes" au pied de la lettre, mais à ce niveau les mots sont importants, surtout certains mots.
C'est quand même une déclaration très troublante. Ca serait donc parce qu'il n'y a pas de juifs dans la majorité des pays africains que ceux-çi ne connaissent pas de démocratie ? Mais j'y pense, en Ethiopie, il y en a des juifs et pourtant on ne peut pas dire que ce pays soit le modèle à suivre en la matière. Et pauvres de nous algériens, "on a chassé les juifs" et le pays est devenu une dictature. En même temps, je plains les tunisiens (et les marocains), ils n'ont pas chassé les juifs et c'est aussi des dictatures. On leur aurait menti ? Que dire d'Israël, peuplé à 80% de juifs. Une démocratie qui pratique l'apartheid, le nettoyage ethnique et l'élimination physique.
A trop vouloir donner des gages, on s'emmêle les pinceaux. Alors Rachid Taha : Barra*

* Barra = Dehors ! - Titre d'une chanson de Rachid Taha, que malheureusement je n'ai pas trouvé sur le net pour la "podcaster".

Thursday, February 08, 2007

Beth Orton aussi

Elle aussi sa voix est sublime. Pour me changer des 20 minutes de Marc-O dans le bus le matin, il me faut une journée de Beth Orton. Vu la classe de cette femme, ça donne une idée de la nocivité de ce débile abouti du PAF.

Please could you stay awhile to share my grief
For its such a lovely day
To have to always feel this way
And the time that I will suffer less
Is when I never have to wake

Portishead, Wandering Stars

Wednesday, February 07, 2007

Audimat scatologique

Je fais une petite entorse à certaines règles non dites que je m'impose en donnant le titre que j'ai donné à ce billet. Mais je ne pouvais pas ne pas parler d'un parallèle qui m'est venu à l'esprit, pas tout de suite cependant. J'ai zappé sur la finale du Super Bowl où j'ai entendu un commentateur disait qu'à la mi-temps près de 100 millions d'américains aller se précipiter aux toilettes pour pisser. L'eau ainsi utilisée, 1,3 milliards de litres équivalait au débit des chutes du Niagara pendant près de 40 minutes.
Je n'ai pas tilté sur le coup, mais le lendemain en écoutant les Grosses Têtes*, Philippe Bouvard a reparlé de cette histoire. D'un coup je me suis rappelé avoir lu dans la présentation d'un livre d'articles de Pasolini qui avait pour titre "Contre la télévision", que ce même Pasolini avait imaginé un scénario (L'Histoire du Soldat) sur la télévision.
(...) ... le Diable est le Directeur de la Télévision, et le soldat joeur de violon Ninetto ; celui-ci vend son âme au diable et devient une star de la télé ; pour tester sa côte de popularité, les décideurs financiers se réunissent dans les égouts et jugent la montée des flots d'excréments après sa prestation télévisée (preuve que ses admirateurs s'étaient retenus d'aller aux toilettes) : le niveau dépasant de plus d'un mètre et demi la normale, les industriels décident de renforcer elur investissement. (...) Contre La Télévision, pp. 12-13
Visionnaire Pasolini.

*Non, non, je n'écoute pas les Grosses Têtes volontairement. Dans la ville ou j'habite dans les transports publics le chauffeur met la radio et choisit la station qu'il veut. Alors quelques fois j'ai Marc-O sur RTL le matin et Philippe Bouvard en fin d'après midi. Il parait que la radio c'est pour égayer le trajet des voyageurs.

En soutien à Charlie-Hebdo (oh oui!)

Aujourd'hui s'est ouvert le procès contre Charlie Hébdo pour la publication des caricatures du prophète en février 2006. J'aimerai apporter ma contribution en publiant cet extrait d'un article paru dans Le Monde trouvé sur Périphéries. Pour Philippe Val, grand éclaireur, Voltaire du 21ième siècle :
(...) « Sur la quatrième de couverture de son livre, Philippe Val pose sept questions brèves qui sont comme les sept sceaux de la connaissance : “L’aventure humaine touche-t-elle à sa fin ? L’homme du XXIe siècle agit-il librement ? L’athéisme est-il un tabou ? L’amour nous éloigne-t-il de la guerre ? Les singes sont-ils fascistes ? Pourquoi avons-nous peur ? Comment être un homme des Lumières aujourd’hui ?
On est saisi, intimidé, par l’importance de ces questions, et on ne peut s’empêcher de songer aussitôt à la question, la huitième, celle qui les résume toutes : “Est-ce que le ridicule tue ?”
Philippe Val étant directeur de Charlie Hebdo, on pourrait croire à un gag. Mais non. Depuis longtemps déjà, l’avatar d’Hara-Kiri mensuel a pris sa devise au premier degré, il est devenu bête et méchant, et seul le sérieux qu’il y met prête encore à sourire.
(...)
Rien ne me prédestinait à écrire ce livre”, annonce Philippe Val, ébloui par l’inattendu enfantement de ce monument. Elevé chez les Oratoriens, il aurait dû rester idiot, catho, facho, mais voilà qu’un jour, en allant faire pipi au côté d’un condisciple, “dans l’enthousiasme du soulagement”, lui vient la révélation que Dieu n’existe pas.Ce lieu d’aisances m’a été ce que le chemin de Damas fut à saint Paul.” Alléluia ! Voilà donc Fifi le Terrassé, contraint “d’arrêter net ses études à 17 ans pour faire de la musique, des chansons et du théâtre”. Mais ne croyez pas qu’il va se désintéresser de la culture, au contraire : Montaigne, Spinoza, Shakespeare, Freud, Schopenhauer, Deleuze, tous y passent et conduisent, que dis-je, destinent le jeune athée à écrire cet incroyable Traité de savoir-survivre. C’est l’œuvre d’un homme à part, décidément, un homme libre qui n’hésite pas à braver ses origines sociales et culturelles pour affirmer avec force qu’il a “conscience d’avoir conscience”, formule qu’il répète une cinquantaine de fois, comme pour la réinventer. C’est qu’on s’autorise beaucoup quand on est libre. “La liberté n’est rien d’autre que le chemin à parcourir pour accroître nos possibilités d’être heureux.
Pour Philippe Val, le sommet de la liberté de jouir à laquelle chacun de nous aspire, c’est l’amour aux chandelles, avec une bouteille de “Château Pétrus sur la table de nuituit. Dommage, il n’y a pas de “Château Pétrus” (Pétrus est un seigneur qui n’a pas besoin de titre), mais on aura repéré au passage l’influence de Michel Onfray. Les grands esprits jouisseurs se rencontrent. Val, c’est du Onfray, mais en plus simple, si c’est possible, encore plus facile à comprendre, une sorte de vulgarisation de la vulgarisation qui n’est pas dépourvue d’une certaine vulgarité. C’est le risque quand on veut plaire : “Lecteur, si mon livre te donne l’intuition que la joie est moins inaccessible qu’il n’y paraît, j’aurai atteint mon but.” C’est beaucoup nous demander en effet, que notre joie demeure à la lecture de ce traité. Le désagréable, ce n’est pas l’inculture ou l’erreur - nous sommes assez grands pour ouvrir de vrais livres - c’est l’arrogance et le bruit qu’elle fait. » (...)
Christophe Donner, Le Monde 2, 13 janvier 2007

Tuesday, February 06, 2007

La journée de l'UMP

La réaction d'un lecteur de Libération à un article sur la campagne électorale de Nicolas Sarkozy :
(...) La journée du 05 février restera dans les annales. Douste-Blazy sur Europe 1, Raffarin et Parisot sur France Inter, Sarkozy sur TF1, Lamour sur RFI. Un quasi monopole de la droite sur les "grandes antennes". Ou est la représentativité de la vie démocratique sur ces grands médias? Ou était la gauche hier? Dans ces conditions, proches de la Corée du Nord, est-il étonant que l'UMP soit aussi triomphante? (...)

Ticket To The Moon

En hommage au batteur de T34, Omar Amrouni, qui vient de décéder "Ticket To The Moon" d'Electric Light Orchestra. Car personne ne parle aussi bien d'ELO que Khaled Louma, chanteur de T34.

Cat Power transportation

Chan Marshall alias Cat Power ne cesse de troubler mon esprit avec sa voix presque dépressive et son espèce de fragilité désarmante. Les ballades acoustiques de sa musique, subtil mélange de folk, de pop et de rock épuré, me reconcillient, la nuit, dans le noir, avec des rêves fous.



"Could we
Take a walk
Could we
Have us a talk alone
In the afternoon"

Monday, February 05, 2007

Israël : La chute annoncée

Ce n'est pas n'importe qui qui le dit. C'est Alan Dershowitz, le plus faucon des universitaires américains. Celui qui a théorisé et milité pour la légalisation de la torture aux USA. Il a averti qu'Israël risque de perdre le soutien des Etats-UNis à l'avenir. Selon lui, quatre événements récents le mènent à cette conclusion :

(...) Le premier événement, ce fut la publication, par l’ancien président Jimmy Carter, de son ouvrage : « Palestine : la paix, pas l’apartheid ! » (Amazon tente tant bien que mal de le couler)*, consacré au conflit israélo-palestinien. Ce livre a suscité beaucoup d’intérêt et, bien qu’il ait été copieusement étrillé par les médias, Dershowitz a dit qu’il lève l’inhibition sur certains stéréotypes négatifs, dont le « contrôle des médias par les juifs » et l’implication disproportionnée du lobby juif dans la politique américaine. De surcroît, d’après Dershowitz, ceci est dû à un homme (Carter) qui a reçu des millions de dollars de la part d’organisations anti-israéliennes et antisémites.
Le deuxième événement, c’est la montée des critiques à l’encontre d’Israël dans les milieux académiques et sur les campus universitaires, dans l’ensemble des Etats-Unis. Ce phénomène, selon Dershowitz, ne fait qu’étendre au monde universitaire ce que le livre de Carter avalise pour le grand public. La « recherche de caniveau », comme Dershowitz qualifie cela, est en train de s’imposer, de plus en plus. Cela pourrait mettre en danger la formation des futurs dirigeants américains.
Le troisième événement, c’est la guerre médiatique menée par Hizbullah & Hamas contre Israël. La bataille pour monopoliser l’intérêt des médias est menée très sérieusement par tel ou tel groupe anti-israélien. Dershowitz n’a pas indiqué lequel des camps, à son avis, est en train de remporter cette guerre ; en revanche, il a dit très clairement qu’elle représente un facteur important dans les relations américano-israéliennes.
Enfin, le quatrième événement, c’est la déclaration de l’ancien candidat démocrate aux élections présidentielles, et commandant suprême des Alliés de l’Otan en Europe – le général Wesley Clark – où celui-ci a fait allusion, récemment, à l’implication juive dans la politique étrangère des Etats-Unis, déclarant que « les ‘friqués’ de New York sont en train de pousser les Etats-Unis à la guerre contre l’Iran ». (...)


Bien sûr Dershowitz ne dit pas ça pour redonner l'espoir aux palestiniens (qui l'ont toujours d'ailleurs). Il fait cette analyse pour tirer la sonnette d'alarme, pour que les lobbys sionistes aux USA redoublent d'effort et accentuent leurs pressions sur les politiques US.
En fait l'interêt principal de cette analyse de Dershowitz, ce n'est pas que les USA risquent de moins soutenir Israël, c'est surtout de voir que les inconditionnels d'Israel qui avaient comme arguments le "droit à l'existence d'Israël" , "la lutte contre le terrorisme", "le choc des civilisations" , "Israel, le poste avancé de la démocratie au Moyen-Orient", se retrouvent en train de défendre le soutien inconditionnel à Israël avec comme arguments la force et l'efficacité de plus en plus grandissante des stratégies et du combat des adversaires d'Israël. Il y a du changement dans l'air.

* Rajouté par moi.

Connaissez-vous le "burkini" ?


Contraction de "burka" et de "bikini", le "burkini" c'est une tenue de bain "islamique" créée par une styliste australienne musulmane, Aheda Zanetti et qu a été présenté au Islamic Sport & Swimwear shop à Sydney. Le burkini est présenté comme étant le premier maillot "deux-pièces" musulman.
(...) "Je la regardais jouer: elle portait un voile, une chemise longue et des pantalons. Et, par dessus tout, elle avait enfilé le maillot et la jupe de son équipe. Je me suis dit: +Mon Dieu, on doit pouvoir faire quelquechose+" : c'est en regardant sa nièce jouer au netball (sorte de basketball) qu'Aheda Zanetti a décidé de concevoir elle-même une tenue qui serait à la fois pratique et "religieusement correcte".
"Un si grand nombre de filles et de femmes ne pouvaient pas pratiquer de nombreux sports, dont la natation... Il n'y avait rien de vraiment pratique pour elles... Le tissu, la conception... ça n'allait pas", explique la Libanaise d'origine. (...)
Pour ma part, je ne vois rien d'islamique ou de musulman dans ce burkini. Il moule bien le corps. On voit bien les formes. Mouillé, je pense que ca sera encore plus visible. En fait, il met en évidence ce qu'il est sensé cacher.
Au fait, c'est quoi le but du port du hidjab ? C'est de cacher le corps de la femme, et faire en sorte que les formes ne se voient pas ? Si je me trompe, je voudrais bien qu'on me corrige ?
Que pensez-vous de tout ça ?

J'aime le "naturel" de Fillon

PARIS (Reuters) : Fillon juge "naturel" que Bruno Rebelle soit suivi par les RG
(...) Le conseiller politique de Nicolas Sarkozy, François Fillon, a jugé "naturel" dimanche que les Renseignements généraux enquêtent sur l'ancien responsable de Greenpeace devenu équipier de Ségolène Royal, Bruno Rebelle.
"Ce n'est pas parce que M. Rebelle tout d'un coup est arrivé dans l'état-major de Mme Royal qu'il est devenu une blanche colombe", a-t-il déclaré lors du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI.
"Il est naturel que M. Rebelle fasse l'objet d'un minimum de renseignements, d'information", sachant que "Greenpeace a mené contre l'Etat français de véritables opérations militaires", a estimé l'ancien ministre.
"M. Rebelle a combattu l'Etat français, il est normal qu'on ait quelques informations sur ce qu'il est, où il réside et quelles sont ses activités", a-t-il insisté. (...)


Voilà donc, la candidate du Parti Socialiste emploie une personne qui a "combattu l'Etat français" et qui trempé dans "des opérations militaires" contre le même Etat. Imaginons un instant que Ségolène Royal soit élue. Un adversaire de l'Etat français dans l'entourage du Chef de l'Etat français. Oh le danger !!
En attendant, Fillon peut réfléchir à ça.